DIURÈSE
Propriétés pharmacologiques secondaires
Ce sont des médicaments puissants et dont le maniement, en raison des effets secondaires, est particulièrement délicat.
– Action antihypertensive. Les diurétiques abaissent la pression artérielle de l'individu hypertendu. On a d'abord attribué cette action à la réduction de la masse sanguine, diminuant le retour veineux et le débit cardiaque, et il semble bien que dans sa phase initiale l'effet des diurétiques soit bien celui-là. Mais, au cours d'un traitement chronique, la pression artérielle se maintient basse, en dépit du retour à la normale de la masse sanguine et du débit cardiaque ; on a alors supposé que les diurétiques éliminaient le sodium des parois vasculaires, qui, chez l'hypertendu en sont riches.
– Action antidiurétique. Certains diurétiques : benzothiadiazines, furosémide, acide éthacrynique, réduisent la polyurie des diabètes insipides. La réduction du volume sanguin diminue la filtration glomérulaire et le liquide tubulaire séjourne plus longtemps dans le tubule, ce qui a pour conséquence de favoriser la réabsorption du sodium. Le segment de dilution dispose de moins de sodium pour la réabsorption indépendante de celui-ci ; la clearance de l'eau libre diminue et ce phénomène entraîne l'antidiurèse.
– Action hyperglycémiante. Les benzothiadiazines, le furosémide, l'acide éthacrynique, l'acétazolamide provoquent l'hyperglycémie et ont été accusés d'entraîner chez l'homme des pancréatites et même le diabète. L'hypokaliémie semble responsable de l'accroissement de la glycogénolyse.
– Hyperuricémie. De nombreux diurétiques élèvent le taux sanguin de l'acide urique et peuvent déclencher des crises aiguës de goutte, probablement en inhibant l'excrétion de l'acide urique au niveau du tubule proximal.
– Action sur le système rénine-angiotensine-aldostérone. Les diurétiques, en diminuant le volume sanguin, provoquent la sécrétion de rénine et l'hyperaldostéronisme. Cela peut être cause d'un phénomène de rétention exagérée du sodium à l'arrêt du traitement.
– Perturbations hydro-électrolytiques. Les diurétiques peuvent déclencher de nombreuses perturbations hydro-électrolytiques : déplétion aiguë de sodium (perte de poids, déshydratation, hypotension, somnolence, léthargie), déplétion chronique de sodium (somnolence, crampes musculaires, désorientation, antidiurèse), aggravation d'une hyponatrémie dilutionnelle chronique. De même, ils peuvent perturber le métabolisme du potassium ; la plupart provoquent des hypokaliémies, mais la spirolactone, le triamtérène et l'amilodine provoquent des hyperkaliémies. La perte de chlore entraîne une alcalose hypochlorémique.
– Urée. L'urémie, chez les hépatiques à filtration glomérulaire basse, est une complication redoutable du traitement.
– Accidents allergiques. Les diurétiques comme tous les médicaments, suscitent parfois des accidents allergiques.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Henri SCHMITT : docteur en médecine, docteur ès sciences, professeur à la faculté de médecine Broussais-Hôtel-Dieu
Classification
Médias
Autres références
-
HYDROMINÉRAL ÉQUILIBRE
- Écrit par Alain REINBERG
- 2 931 mots
- 5 médias
...d'eau ; en revanche, une baisse de la pression osmotique (par apport de liquide sans sel, par exemple) réduit la sécrétion de l'hormone et la diurèse augmente aussitôt. Des osmo-récepteurs localisés dans les noyaux supra-optiques et paraventriculaires de l' hypothalamus antérieur, sont... -
SULFAMIDES ET SULFONES
- Écrit par Michel PRIVAT DE GARILHE
- 1 488 mots
- 2 médias
Les investigations effectuées sur les propriétés pharmacologiques des sulfamides conduisirent à reconnaître leurs propriétésdiurétiques, qui sont la conséquence du fait que les sulfamides sont des inhibiteurs d'un système clef de la diurèse, une enzyme fondamentale, l'anhydrase carbonique.... -
URINAIRE APPAREIL
- Écrit par Didier LAVERGNE
- 5 138 mots
- 6 médias
Onrecherchera d'abord un trouble de la diurèse : polyurie ou oligurie, ou même anurie. Dans ce dernier cas, le malade ne peut uriner, mais sa vessie est vide. Après un stade de tolérance de quelques jours, le malade souffre d'azotémie progressive et doit être traité d'urgence. Il importe...