DIVA, film de Jean-Jacques Beineix
Ancien premier assistant de Claude Zidi, Jean-Jacques Beineix fait sensation dans la France de 1981 avec Diva, son premier long-métrage, d'abord à cause de la forme rare de son succès public, ensuite à cause du maniérisme qu'il y affiche. Après des débuts timides, le film est vu par des milliers de spectateurs sur la foi du bouche-à-oreille particulièrement efficace. Quant aux partis pris esthétiques, peu de critiques sont disposés à les recevoir, encore moins à les apprécier. Et lorsqu'ils concèdent à Beineix la maîtrise des machines, c'est pour éreinter son scénario : « Il est dommage que de si belles qualités techniques soient mises au service d'une entreprise aussi débile », résume Michel Pérez dans Le Matin du 14 mars 1981... Oui, les mouvements de caméra sont beaux – coïncidence intéressante, Beineix a été l'assistant de René Clément dans La Course du lièvre à travers les champs (1972), le premier long-métrage de l'histoire du cinéma à utiliser la Louma, cette grue télescopique télécommandée dont l'usage se généralise par la suite. Mais pourquoi diable Diva reçoit-il une telle volée de bois vert ?
La valse des bandes magnétiques
Jules, jeune postier parisien, est amoureux de la célèbre cantatrice Cynthia Hawkins. Un soir, il pirate son récital au Théâtre du Châtelet sous les yeux de gangsters taïwanais... Le lendemain, par hasard, il est témoin d'un étrange assassinat au cours duquel la victime, poignardée par un faux policier, a le temps de glisser une cassette dans sa sacoche de postier. Dès lors, Jules devient la proie de deux gangs aux intérêts divergents : les Taïwanais veulent s'emparer de l'enregistrement du concert, tandis que les faux policiers cherchent à récupérer la cassette, qui contient la preuve que leur chef occulte, le commissaire divisionnaire Saporta, dirige un réseau international de trafic de drogue et de traite des Blanches. Aidé par le mystérieux Gorodish et sa juvénile égérie Alba, Jules déjoue les pièges qui lui sont tendus. Bien sûr, son loft est saccagé et il écope d'une balle dans le bras, mais Saporta et ses sbires périssent tragiquement, cependant que les Taïwanais échouent eux aussi à récupérer la bande pirate. Mieux, Jules passe une nuit d'amour avec Cynthia Hawkins...
Ce scénario est signé par l'auteur de polars Daniel Odier (sous le pseudonyme de Delacorta) et adapté par Jean Van Hamme (lequel devait rencontrer la célébrité vingt ans plus tard avec les bandes dessinées de la série XIII).
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Écrit par
- Laurent JULLIER : professeur à l'université de Paris-III-Sorbonne nouvelle
Classification
Autres références
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BEINEIX JEAN-JACQUES (1946-2022)
- Écrit par René PRÉDAL
- 707 mots
- 1 média
Jean-Jacques Beineix, Luc Besson et Leos Carax ont formé, au début des années 1980, un courant dit « néobaroque » censé exprimer la mythologie et les défis de toute une jeunesse. Leur pari : un « tout pour l’image », issu de la BD, des graffitis, de la télévision et de la publicité, davantage que de...