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DIVINATION

L'extispicine

Cette technique, attestée dès l'époque sumérienne en Mésopotamie, se développa dans toute son ampleur au IIe millénaire avant l'ère chrétienne. Un ritualisme strict et minutieux accompagnait chaque geste du devin qui procédait à l'examen des viscères des agneaux sacrifiés, principalement du foie, de la vésicule biliaire, des poumons et des intestins.

Une symbolique complexe

L' haruspice appliquait successivement à cette analyse l'observation de la présence ou de l'absence d'un élément de base ; de sa situation (droite ou gauche, en haut ou en bas) ; de son état (bon ou mauvais, sec ou humide) ; de sa position (droite ou penchée par rapport à la norme ou relativement à un autre élément) ; de sa couleur (claire, sombre, noire, rouge, vert-jaune, blanche) ; de son nombre (unique, double, triple).

Après cet examen des « parties constitutives », le devin recherchait les « marques fortuites », au sein d'un ensemble précis ou d'une zone déterminée. La valeur de présage du signe changeait du tout au tout, selon sa situation. Même s'il était favorable en soi, on le jugeait bon pour le client du devin si le signe se trouvait à droite et favorable pour son ennemi s'il était situé à gauche.

Dans le recueil Bârutu, précédemment cité, on indique certains aspects de cette symbolique qualitative : « Longueur (de l'élément observé) = réussite (dans l'avenir) ; mobilité et liberté = réussite ; abondance = renommée ; protubérance = renommée ; pointe = victoire ; épaisseur = force ; ampleur = valeur ; grandeur = rivalité ; attachement = assise ferme, etc. » « Si la Présence, longue, atteint le Chemin : le prince réussira dans la campagne entreprise. » Cette sentence signifiait que la ligne du foie, dénommée « la Présence » pouvait, dans les cas favorables, atteindre un autre sillon hépatique appelé « le Chemin ». Les autres parties ou zones des viscères portaient aussi des noms symboliques. La vésicule biliaire, « l'Amère », fut appelée antérieurement « le Berger » et le troisième lobe caractéristique du foie de mouton, « le Doigt ». La « face stomacale » du foie comportait, par exemple, « le Creuset », « le Fort », « la Porte du palais » (l'incisure ombilicale), « le Fondement du trône » et « la Paix » (la vésicule lymphatique).

Le principe de base de la division des signes attribuait la droite « à ce qui est mien », la gauche « à l'ennemi ». On admettait que deux marques analogues se confirment tandis qu'une troisième renverse le pronostic, d'où l'axiome des haruspices : « À trois, cela change. »

Toutefois, l'extispicine pouvait revêtir deux formes bien distinctes. Tantôt, le devin recherchait sur les viscères quelque message spontané des dieux, pouvant se rapporter à n'importe quel événement ; tantôt, on sacrifiait la victime dans une intention précise afin d'obtenir une réponse limitée à la question posée. Dans ce dernier cas, on ne se bornait plus à relever un ou deux signes importants ; il fallait étudier successivement toutes les parties des viscères. On obtenait ainsi un tableau de dix à vingt signes dont on retenait seulement la valeur favorable ou défavorable. Si les signes fastes l'emportaient nettement, le dieu consulté répondait « oui ». S'il faisait connaître au contraire son refus, le consultant pouvait ou bien renoncer à sa décision ou bien provoquer un « contre-examen » et demander une nouvelle consultation, en espérant que la divinité se laisserait fléchir. Dans certains cas, il arrivait, nous dit un texte, que « le prince manquât d'agneaux pour ses consultations ».

Une science sacerdotale

Comme le devin babylonien, l'haruspice étrusque tenait compte de la « Présence » du dieu. Une maquette d'un[...]

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Écrit par

  • : historien des sciences et des techniques, ingénieur conseil

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