DJIBOUTI
Nom officiel | République de Djibouti (DJ) |
Chef de l'État et du gouvernement | Ismaël Omar Guelleh (depuis le 8 mai 1999). Premier ministre : Abdoulkader Kamil Mohamed (depuis le 1er avril 2013) |
Capitale | Djibouti |
Langues officielles | Arabe, français |
Unité monétaire | Franc de Djibouti (DJF) |
Population (estim.) |
1 052 000 (2024) |
Superficie |
23 000 km²
|
Situé dans la Corne de l'Afrique, ce petit État reste tributaire de conditions climatiques et géographiques peu favorables (climat torride, pluies rares, relief accidenté, absence de terres arables). Mais au carrefour de trois continents, à proximité des capitales du Moyen-Orient et des hauts plateaux fertiles éthiopiens, la république de Djibouti, proclamée le 27 juin 1977, occupe une situation géostratégique exceptionnelle qu'elle met à profit pour jouer un rôle de plaque tournante régionale et internationale en valorisant ses atouts (des infrastructures portuaires et aéroportuaires modernes, une économie libérale, une monnaie indexée sur le dollar librement convertible, une zone franche). Pourtant, un fossé ne cesse de se creuser entre la capitale bien intégrée à l'économie mondiale et les districts de l'intérieur où nomadisent des populations pastorales dépendantes d'une pluviométrie irrégulière.
Géographie
Djibouti est une cité-État peuplée de 790 000 habitants (2005) sur une superficie de 23 000 kilomètres carrés. Jouissant d'une position stratégique unique, elle aspire à devenir le Hong Kong de la mer Rouge. Le franc djiboutien, rattaché au dollar U.S., est convertible et le revenu par tête est plus de deux fois supérieur à celui des pays voisins. Miracle ou mirage ? Djibouti n'a aucune ressource naturelle et son marché intérieur, étroit, n'est pas relayé par un bassin régional porteur. Un Hong Kong africain pourra-t-il jamais naître à l'ouest de l'océan Indien ?
Les rives arides d'un golfe
Sur les bords du golfe de Tadjoura, il règne toute l'année une chaleur étouffante et humide, même si les pluies sont rares (moins de 50 mm par an). Toutefois, les nappes phréatiques abondantes affleurent le long des rivages, ourlés de corail et de lambeaux de mangrove. Il pleut davantage sur les monts Mabla et Goda qui culminent, au nord du territoire, au Moussa Ali (2 063 m) à la frontière éthio-érythréenne. Entre 1 000 et 1 500 mètres d'altitude subsiste la forêt relique de Day où poussent des genévriers et qui contraste avec la brousse à épineux, la formation végétale commune. Au sud de Djibouti, les plateaux de laves s'élèvent rapidement en gradins de faille jusqu'aux plateaux d'Ali Sabieh et Dikhil aux confins éthio-somaliens. Le graben du golfe de Tadjoura, prolongé par le lac Abhé (222 m), rencontre les rifts du lac Assal (— 157 m) et du golfe d'Aden. Sur le horst séparant le lac Assal du fond du golfe, le Ghoubbet el-Kharâb, une éruption a fait surgir, en 1978, le volcan Ardoukoba. À l'ouest s'élèvent d'étroits plissements enserrant des dépressions fermées argileuses (grand et petit Baray) ou occupées par des lacs salés. Des sources thermales, des cônes et des coulées de lave soulignent les fractures, en activité permanente. L'exploitation des ressources « inépuisables » de la géothermie n'a pas dépassé le stade du discours.
Afar et Somali face au déclin de l'élevage et des caravanes
Des nomades, éleveurs de dromadaires, de chèvres et de moutons, parcourent ces paysages grandioses et inhospitaliers. Jusqu'à l'ouverture du chemin de fer, en 1902, relayé par la route dans les années 1980, ils avaient le monopole des caravanes vers le Choa ou vers le Harar. Ils ne transportent plus que le sel extrait au lac Assal. Les Afar (ou Danakil) sont établis au nord du golfe de Tadjoura et du lac Abhé et les Somali Issa (Ciise), au sud. Ces deux peuples appartiennent à la tradition orale et leurs langues couchitiques sont écrites depuis moins de trente ans, mais en caractères latins. Selon la Constitution adoptée en 1992, l'islam est la religion de l'État et l'arabe la langue officielle, avec le français qui domine le système éducatif. La longue présence française – des militaires, des administrateurs,[...]
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Écrit par
- Colette DUBOIS : professeur des Universités
- Alain GASCON : professeur des Universités, Institut français de géopolitique de l'université de Paris-VIII, membre du Centre d'études africaines, C.N.R.S., École des hautes études en sciences sociales, chargé de cours à l'Institut national des langues et civilisations orientales
- Jean-Louis MIÈGE : professeur émérite d'histoire à l'université de Provence
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias
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