DJIBOUTI
Nom officiel | République de Djibouti (DJ) |
Chef de l'État et du gouvernement | Ismaël Omar Guelleh (depuis le 8 mai 1999). Premier ministre : Abdoulkader Kamil Mohamed (depuis le 1er avril 2013) |
Capitale | Djibouti |
Langues officielles | Arabe, français |
Unité monétaire | Franc de Djibouti (DJF) |
Population (estim.) |
1 052 000 (2024) |
Superficie |
23 000 km²
|
Vers l'indépendance, 1967-1977
Après le référendum, les Afars s'emparent des principaux postes. Le territoire change en juillet 1967 son appellation de Côte française des Somalis en Territoire français des Afars et des Issas.
Un calme précaire règne, coupé de brusques tensions tribales ou sociales, d'attentats politiques. Les 15 et 16 janvier 1973, la visite du président Georges Pompidou peut, pourtant, se dérouler sans incident et lui permettre de réaffirmer la volonté de la France de se maintenir à Djibouti, ce que redit en mai 1975 le Premier ministre Jacques Chirac au Palais-Bourbon. En fait, la position française se modifiait à ce moment même. Le revirement avait été influencé par l'agitation endémique à Djibouti et par le mécontentement général provoqué par les abus du président Aref. Mais les circonstances extérieures avaient été déterminantes. Le maintien de la colonisation française à Djibouti faisait perdre le bénéfice de la politique de décolonisation. La disparition de l'empereur Hailé Sélassié en Éthiopie, les difficultés de la révolution à Addis-Abeba modifiaient le rapport des forces dans la région. La valeur même du territoire pour les intérêts français se trouvait remise en question. L'opinion du contre-amiral Schweitzer, selon laquelle « le slogan politique qui fait de Djibouti le verrou de la mer Rouge ne résiste pas à l'analyse : Djibouti n'a pas de valeur navale », était de plus en plus partagée. L'intérêt économique du port paraissait diminué, la réouverture du canal de Suez n'ayant pas provoqué les effets attendus. Une fois prise la décision du grand virage, le gouvernement français va s'efforcer, de la fin de 1975 au printemps de 1976, de concilier les thèses des leaders et des partis antagonistes.
Au nouveau parti d'Ali Aref, l'Union nationale pour l'indépendance (U.N.I.), s'oppose la Ligue populaire africaine pour l'indépendance (L.P.A.I.), dont le président est un Issa (Hassan Gouled Aptidon), mais dont le secrétaire général, Ahmed Dini Amed, est un Afar.
L'opposition s'accroît entre modérés et intransigeants, entre Afars et Issas, mais aussi entre pro-Abyssins (les ennemis d'Ali Aref l'accusent de s'appuyer sur l'Éthiopie) et pro-Somaliens (la bienveillance de Mogadiscio étant acquise à la L.P.A.I.). Derrière ce grand jeu des ambitions et des options politiques se crée une série de clivages nés de rivalités personnelles, d'intérêts matériels et d'influences religieuses (opposition des confréries Qādiriyya ou Sālihiyya).
Abandonné par Paris, devenu minoritaire à l'Assemblée territoriale, Ali Aref démissionne le 17 juillet 1976. Son remplacement par Abdallah Mohamed Kamil amorce le mouvement de décolonisation. Il faudra moins d'un an pour qu'il aboutisse.
Une table ronde, ouverte à Paris le 28 février 1977, se conclut le 19 mars 1977 par un accord fixant les différentes étapes de l'accession à l'indépendance (référendum, élections) et esquissant la nature des futurs liens entre la France et le nouvel État.
La consultation du 8 mai 1977 donna une majorité écrasante en faveur de l'indépendance, avec 98,8 p. 100 des voix. Les élections législatives, organisées le même jour, consacrèrent le succès de la liste unitaire du Rassemblement populaire pour l'indépendance. Le 13 mai, la nouvelle Chambre composée de 65 députés (33 Somali, 30 Afar et 2 Arabes) portait à sa présidence Ahmed Dini Ahmed. Le 18 mai, le gouvernement français approuvait le texte de loi confirmant la date du 27 juin 1977 pour l'accession à l'indépendance du nouvel État.
Le 27 juin, Hassan Gouled Aptidon (décédé en novembre 2006) était unanimement élu par les députés pour être le premier président de la République, officiellement proclamée le 27[...]
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Écrit par
- Colette DUBOIS : professeur des Universités
- Alain GASCON : professeur des Universités, Institut français de géopolitique de l'université de Paris-VIII, membre du Centre d'études africaines, C.N.R.S., École des hautes études en sciences sociales, chargé de cours à l'Institut national des langues et civilisations orientales
- Jean-Louis MIÈGE : professeur émérite d'histoire à l'université de Provence
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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Médias
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