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DODO

Le dodo (Raphuscucullatus), ou dronte, est un oiseau qui a vécu à l'île Maurice jusqu’à sa disparition vers 1680. On a longtemps cru à l’existence d’une autre espèce de dodo sur l'île de la Réunion, mais ce n'est qu'un mythe. Le solitaire (Pezophapssolitaria) de l'île Rodrigues, également éteint, est apparenté au dodo et placé avec lui dans un groupe (famille des Raphidae, ou tribu des Raphini, suivant les auteurs) qui appartient à l'ordre des Columbiformes. Le dodo et le solitaire étaient en effet des pigeons géants incapables de voler, ayant évolué dans l'isolement d'îles dépourvues de prédateurs terrestres.

Si le dodo est un des plus célèbres animaux disparus à l'époque moderne, emblématique de la destruction d’espèces vivantes par l’homme, sa biologie est mal connue, faisant l’objet depuis les années 2000 de nombreuses études qui viennent modifier l’image de cet oiseau, longtemps considéré comme obèse, lourd et mal adapté.

Découverte, extinction et redécouverte

Le dodo a été découvert par les navigateurs portugais qui ont atteint, au cours du xvie siècle, les îles Mascareignes, alors inhabitées par l'homme. Avec la colonisation de l'île Maurice par les Néerlandais – remplacés ensuite par les Français puis les Britanniques, avant l'indépendance en 1968 –, les Européens ont pris conscience de l'existence de cet étrange oiseau, d'autant plus que quelques spécimens vivants ont été apportés aux Pays-Bas, en Angleterre et jusqu'à Prague. D'autres sont parvenus en Inde et au Japon. Le dodo n’a pas survécu longtemps à l'arrivée des colons hollandais, les derniers spécimens ayant probablement disparu vers 1680. Bien que les témoignages sur les qualités gustatives de la chair de cet oiseau soient contradictoires, cet animal a bien été chassé et consommé. Outre la prédation par l'homme, le rôle des animaux introduits par ce dernier (chiens, chats, porcs, rats et même singes), volontairement ou non, ne peut être sous-estimé. Même si un dodo adulte était sans doute capable de se défendre avec son puissant bec, les œufs, pondus à même le sol, et les poussins étaient des proies faciles pour ces animaux. Le solitaire de Rodrigues connaîtra le même sort au cours du xviiie siècle.

Après son extinction, le souvenir du dodo s'est rapidement effacé de la mémoire collective. Vers la fin du xviiie siècle, certains naturalistes ont même douté de son existence. Pourtant, il subsistait, dans plusieurs collections européennes, des ossements de dodos et, même, à l'Ashmolean Museum d'Oxford, une tête et un pied naturalisés, seuls restes d'un spécimen empaillé dont les responsables du musée avaient dû se débarrasser en 1755, car il était dans un très mauvais état. Un regain d'intérêt pour cet animal s’est manifesté au xixe siècle et les rares spécimens disponibles ont été décrits et interprétés. La position de cet oiseau au sein de la classification a alors fait l'objet de vives discussions. Après avoir étudié un crâne conservé à Copenhague, le zoologue danois Johannes Theodor Reinhardt a conclu en 1842 que le dronte appartenait au groupe des pigeons, opinion partagée par Hugh E. Strickland et Alexander Melville dans une monographie publiée en 1848 et qui marque un tournant dans l'étude du dodo et du solitaire.

En 1865, George Clark, maître d'école, a découvert des ossements de dodos et autres animaux subfossiles dans un marécage du sud de l'île Maurice, la Mare-aux-Songes. Les zoologues européens ont alors étudié ces restes dans les moindres détails, un mémoire étant publié dès 1866 par l'anatomiste et paléontologue anglais Richard Owen. La Mare-aux-Songes reste la source principale d'os de dodos et la très grande majorité des squelettes exposés[...]

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Le dodo d’après Ustad Mansur - crédits : courtesy of the Institute of Oriental Manuscripts of the Russian Academy of Sciences

Le dodo d’après Ustad Mansur

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