DOGON
Descendant d'une branche Keita, les Dogon habitent au Mali, dans la partie sud-ouest de la boucle du Niger, une région montagneuse appelée « falaises de Bandiagara ».
D'après la tradition, ils sont venus du Mandé, région située au sud-ouest de leur habitat actuel. Le Mandé fut, au xiiie et au xive siècle, le centre de l'empire des Keita, dit du Mali.
La langue dogon, qui se subdivise en plus d'une dizaine de dialectes, est classée parmi les langues voltaïques. Il existe aussi une langue secrète, le sigi so, utilisée par les « masques » lors des cérémonies religieuses, et enseignée par les anciens aux jeunes postulants.
Mode de vie
La saison des pluies ne durant que quatre mois par an, il n'y a pas de rivières permanentes ; des trous d'eau et des mares aménagées permettent la subsistance pendant la saison sèche. Les Dogon cultivent mil, sorgho et riz, ainsi que des oignons et quelques autres légumes. Ils élèvent du petit bétail, surtout des moutons.
En 1990, la population dogon, estimée à 326 000 personnes, était disséminée en de nombreux petits villages. La plupart de ces villages sont accrochés aux falaises, refuge naturel contre les ennemis, les Peuls le plus souvent. On y accède généralement par un chemin vertical, en s'aidant de cordes et de crampons de fer fixés dans le roc.
Les maisons sont construites en pierres sèches, ou en briques d'argile crue, façonnées à la main, séchées au soleil et assemblées avec du mortier d'argile, matière dont sont revêtus les murs. Le plan des habitations est quadrangulaire ; les pièces, au toit en terrasse, s'ouvrent sur une cour intérieure. La grande maison de famille, habitée par le patriarche, ses femmes et ses enfants non mariés, comporte des étages auxquels on accède au moyen d'une échelle taillée dans une branche fourchue ; la façade est ornée de quatre-vingts niches symbolisant les huit ancêtres premiers et leur descendance « nombreuse comme les doigts de leurs mains ». À chaque maison sont accotés plusieurs greniers aux toits coniques recouverts de paille, pouvant contenir jusqu'à trois récoltes. Tout village comporte des constructions communales : des greniers, des autels, l'abri où se réunissent les hommes, et la maison ronde des femmes réglées.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Jacques MAQUET : professeur à l'université de Californie à Los Angeles
Classification
Médias
Autres références
-
HÉRITAGE DES DOGON - (repères chronologiques)
- Écrit par Laurence GARENNE-MAROT
- 585 mots
1907 Le lieutenant Louis Desplagnes publie dans le Plateau central nigérien, une collection d'objets « dogon ».
1931 Marcel Griaule (étudiant de Marcel Mauss) et Michel Leiris s'émerveillent, lors de l'expédition Dakar-Djibouti, de l'étonnante richesse de la culture des ...
-
STATUAIRE DOGON (Mali)
- Écrit par Laurence GARENNE-MAROT
- 234 mots
- 1 média
Les Dogon habitent depuis le xve siècle une des régions les plus spectaculaires d'Afrique, les falaises de Bandiagara (Mali), et la complexité de leur cosmogonie a nourri l'ethnologie française pendant de longues décennies. Mais le pays dogon n'a pas une occupation ethniquement homogène : il y a eu...
-
AFRIQUE NOIRE (Culture et société) - Religions
- Écrit par Marc PIAULT
- 9 619 mots
- 1 média
...plupart du temps inaccessible au point que, si les hommes s'y réfèrent dans les mythes d'origine, ils ne s'adressent pratiquement jamais à lui. Chez les Dogon, le dieu créateur, Amma, est relativement présent, ses autels sont dans chaque famille et des sacrifices lui sont offerts ; pourtant les cultes... -
AFRIQUE NOIRE (Arts) - Un foisonnement artistique
- Écrit par Louis PERROIS
- 6 862 mots
- 6 médias
Les Dogon de la falaise de Bandiagara au Mali, connus initialement grâce aux travaux de Marcel Griaule et de ses collaborateurs, ont conservé un héritage culturel complexe, où la mythologie joue un rôle essentiel. La sculpture est toute d'inspiration religieuse et tend à neutraliser les forces de la... -
AFRIQUE NOIRE (Arts) - Aires et styles
- Écrit par Claire BOULLIER , Geneviève CALAME-GRIAULE , Michèle COQUET , Encyclopædia Universalis et François NEYT
- 15 151 mots
- 2 médias
Le site grandiose des falaises de Bandiagara au Mali abrite la vieille civilisation des Dogon, qui a depuis longtemps frappé les visiteurs par la hardiesse de son architecture, la vitalité de ses rites, la beauté de son art et de ses manifestations culturelles. Leur « découverte » scientifique en 1931... -
ANTHROPOLOGIE
- Écrit par Élisabeth COPET-ROUGIER et Christian GHASARIAN
- 16 158 mots
- 1 média
...tournaient vers le monde océanien ; M. Griaule et son école (G. Dieterlien, D. Paulme, D. Zahan) découvraient les populations de la zone sahélienne et les célèbres Dogons, qui, par leurs mythes, rendent explicites toutes les formes du monde, de la vie et de la société. Griaule, dans son analyse de leurs... - Afficher les 22 références