DŌKYŌ (mort en 772)
Il semble que Dōkyō ait appartenu à une famille de très petits fonctionnaires, peut-être descendants de Mononobe no Moriya. Né sans doute au début du viiie siècle, il se fait moine, mène une vie d'ascète mais étudie aussi les doctrines de la secte Hossō. Sa réputation lui vaut d'être appelé auprès de Kōken-tennō, l'impératrice qui vient d'abdiquer. Il la soigne par des incantations et s'attire sa faveur. Les intrigues des Fujiwara qui manœuvrent le successeur de Kōken-tennō forcent cette dernière à revenir sur le trône en 764. Dōkyō, malgré son titre de maître en méditation, devient ministre et prend en 766 le titre, créé pour lui, de prince de la loi (bouddhique). Son administration se caractérise par des mesures inspirées par la religion, comme la suppression du bureau des faucons, donc de la chasse, et la remise en état des temples provinciaux, ainsi que par des mesures dirigées contre la haute aristocratie, comme les restrictions apportées aux défrichements. À la suite d'une révélation du dieu d'Usa, Dōkyō aurait formé le dessein de se faire céder le trône par l'impératrice, mais le dieu, consulté sur ordre de la cour par un fonctionnaire, aurait blâmé ce projet. Quand sa protectrice Shōtoku-tennō (nom adopté pour son second règne) disparaît, il est exilé et meurt bientôt. L'historiographie officielle a noirci Dōkyō, dont la personnalité et l'œuvre sont mal connues ; il est resté comme le symbole de la mauvaise influence exercée à la cour par les moines à la fin de la période de Nara (710-784).
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Écrit par
- Francine HÉRAIL : maître assistant à l'Institut national des langues et civilisations orientales, professeur délégué
Classification
Autres références
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JAPON (Le territoire et les hommes) - Histoire
- Écrit par Paul AKAMATSU , Vadime ELISSEEFF , Encyclopædia Universalis , Valérie NIQUET et Céline PAJON
- 44 405 mots
- 52 médias
Un autre phénomène très important de ce viiie siècle est l'implantation du bouddhisme, due au chancelier Dōkyō qui paracheva l'œuvre du pieux empereur Shōmu. La religion étrangère se muait en grande Église de l'empire et devenait ainsi la plus forte puissance de l'État. Les services, l'enseignement... -
KŌKEN-TENNŌ (718-770) impératrice du Japon (749-758 et 764-770)
- Écrit par Encyclopædia Universalis
- 229 mots
Dernière impératrice à régner sur le Japon jusqu'au xviie siècle, Kōken-tennō occupa le trône à deux reprises (749-758 et 764-770). Un certain nombre de femmes avaient gouverné avant elle, mais le pouvoir auquel accéda le moine bouddhiste Dōkyō sous son second règne amena les ministres à écarter...