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BOUHOURS DOMINIQUE (1628-1702)

Le plus « honnête homme » de la Compagnie de Jésus, et le plus estimé dans le monde, malgré une formation théologique, reçue à Bourges, et une carrière enseignante, commencée à Tours, puis vouée à des préceptorats flatteurs. L'éducation des jeunes princes de Longueville, celle de Seignelay, fils de Colbert, après un séjour à Dunkerque comme aumônier de garnison, assurent sa réputation. Fixé au collège Louis-le-Grand, il devient un habitué de l'académie Lamoignon, où l'introduit son confrère Rapin, et des samedis de Mlle de Scudéry. Il plaît au Tout-Paris littéraire par son amabilité, s'impose par sa passion de la langue française, sa culture moderne, sa finesse. « L'esprit lui sort de tous côtés » (Mme de Sévigné). Racine lui soumet quatre actes pour qu'il en marque « les fautes contre la langue ». La Fontaine le révère ; Boileau le tient en haute estime ; Saint-Évremond le place au pinacle ; Bussy-Rabutin entretient avec lui un chaleureux commerce épistolaire. Il n'a guère d'ennemis qu'à Port-Royal, ayant, notamment dans sa Lettre aux ecclésiastiques de Port-Royal (1668), pris le parti des Jésuites. Il n'hésite pas à publier un Recueil de vers très éclectique (1693). Son œuvre comprend des livres de spiritualité, d'hagiographie, de controverse, des traductions, des remarques de langue, et surtout des dialogues où s'exprime le goût classique, non sans indulgence pour les joliesses précieuses : Les Entretiens d'Ariste et d'Eugène (1671), Manière de bien penser dans les ouvrages d'esprit (1687).

— Jean MARMIER

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Écrit par

  • : docteur ès lettres, professeur à l'université de Rennes-II-Haute-Bretagne

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