MERLET DOMINIQUE (1938- )
Dominique Merlet a mené simultanément, avec le même engagement, trois existences bien remplies : une carrière internationale de pianiste virtuose, une vie d'organiste reconnu par ses pairs et un parcours pédagogique au plus haut niveau. Il est l'un des rares interprètes à pouvoir enchaîner, au cours d'un même récital, le clavier du piano et celui de l'orgue.
Une formation éclectique
Dominique Merlet naît à Bordeaux le 18 février 1938, dans un milieu très ouvert aux arts. Ami de son grand-père, le compositeur Roger-Ducasse guide son apprentissage. Fasciné par l'orgue dès l'enfance, le jeune Merlet fréquente parallèlement une maîtrise, où il découvre le chant et la musique ancienne. Il pratique également la percussion, ce qui lui révèle, perçues de l'intérieur, toutes les couleurs de l'orchestre. Sa rencontre à douze ans avec la Sonate en sol mineur de Schumann décide cependant de sa vocation de pianiste. Nanti de deux premiers prix (piano et percussion) décernés par le Conservatoire de Bordeaux, il entre, à l'âge de quinze ans, au Conservatoire de Paris. Il y travaille le piano avec Rose Lejour et Jean Doyen, l'accompagnement avec Nadia Boulanger et la musique de chambre avec René Le Roy. Dans chacune de ces disciplines, il remporte un premier prix (1956, 1957). Il va ensuite se perfectionner en Suisse auprès de Louis Hiltbrand.
Au concours international de Genève, il enlève, en 1957, le premier prix « homme » devant Maurizio Pollini, l'épreuve réservée aux femmes étant remportée la même année par Martha Argerich. Un service militaire de deux ans vient, hélas, ralentir le développement d'une carrière pianistique commencée sous d'aussi heureux auspices. En revanche, son activité d'organiste n'est pas altérée. Pendant trente-quatre ans, de 1956 à 1990, Dominique Merlet est titulaire de l'orgue de Notre-Dame-des-Blancs-Manteaux. Il dirige la reconstruction de cet instrument – conception esthétique, choix des jeux, composition des mixtures, harmonisation – qu'Alfred Kern achève en 1968, réalisation qui lui permettra de rendre justice aux œuvres de Bach et de ses prédécesseurs. De 1980 à 1990, il est membre de la commission technique consultative des orgues de la Ville de Paris.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Pierre BRETON : musicographe
Classification
Média