Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

DOMINIQUIN DOMENICO ZAMPIERI dit LE (1581-1641)

<it>Sainte Cécile</it>, Le Dominiquin - crédits : Erich Lessing/ AKG-images

Sainte Cécile, Le Dominiquin

Après un premier apprentissage orageux chez Calvaert, peintre flamand établi à Bologne, le Dominiquin travaille chez Ludovic Carrache et participe, sous l'autorité de celui-ci, au décor de l'oratoire de San Colombano, en même temps que Guido Reni et l'Albane (vers 1600-1601). Appelé à Rome par Annibal Carrache, il collabore à la galerie Farnèse, qu'il achèvera, de 1605 à 1608, avec Lanfranco et Badalocchio lorsque la maladie d'Annibal l'empêchera de poursuivre son œuvre. L'art d'Annibal dans la dernière partie de sa vie — peinture d'histoire et paysage — est ainsi à la source du style que le Dominiquin élabore au début de sa carrière romaine, après une brève réaction au caravagisme, dont semble rendre compte, en 1604, la Libération de saint Pierre (San Pietro in Vincoli, Rome). Ami et protégé de Mgr Agucchi, théoricien de l'idéalisme, le Dominiquin acquiert à son contact une profonde culture classique dont on sent l'écho dans le Martyre de saint André (1608, San Gregorio Magno), les scènes de la Vie de saint Nil et de saint Barthélemy à Grottaferrata (1608-1610) ou celles de la Vie de sainte Cécile à Saint-Louis-des-Français (1614) qui montrent en outre l'ascendant exercé sur lui par Raphaël. On peut rattacher à la même période (entre 1610 et 1615) Saint Georges et le Dragon (National Gallery, Londres), Moïse et les Madianites (Christ Church, Oxford), dont les paysages révèlent une idéalisation poétique de la nature à partir d'études prises sur le vif et une densité lumineuse proche d'Elsheimer. L'ambiance est différente avec Moïse devant le buisson ardent (musée Boymans, Rotterdam), Tobie et l'Ange (National Gallery, Londres), qui indiquent une plus grande maturité, un sens approfondi de la nature et de l'insertion de l'homme dans cette nature. La Communion de saint Jérôme (1614, Vatican) renouvelle avec sensibilité, dans une sorte de réalisme idéal, un thème emprunté à Augustin Carrache. L'œuvre vaudra au Dominiquin une grande célébrité que confirmera la Diane chasseresse peinte pour le cardinal Aldobrandini (galerie Borghèse, Rome) où l'accord de la lumière et de la couleur, issu de Titien, l'harmonie des rythmes et des formes, expriment une maîtrise poétique nouvelle. L'arrivée du Guerchin à Rome en 1621 semble orienter le Dominiquin vers une conception plus libre de l'espace. L'horizon s'élargit et se dilate, mais les formes s'insèrent selon une métrique toute classique pour scander la composition ; c'est ce que semblent indiquer les fresques de Sant'Andrea della Valle (1624-1628) après lesquelles l'artiste cède, sans conviction et sans bonheur, aux sollicitations du baroque : fresques de San Silvestro al Quirinal (1628-1630), de San Carlo ai Catinari (1630) et de la cathédrale de Naples (après 1631).

— Marie-Geneviève de LA COSTE-MESSELIÈRE

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

Classification

Média

<it>Sainte Cécile</it>, Le Dominiquin - crédits : Erich Lessing/ AKG-images

Sainte Cécile, Le Dominiquin

Autres références

  • CLASSICISME

    • Écrit par et
    • 13 810 mots
    • 6 médias
    ...paysage classique. Guido Reni peint en 1611 son Massacre des Innocents auquel Nicolas Poussin devra tant, lui qui ne manquera point de rendre justice au Dominiquin (1581-1641), peintre favori de Mgr Agucchi. Lorsque, en 1624, il arrive à Rome où François Perrier l'avait précédé, Poussin semble nanti...