HEBB DONALD OLDING (1904-1985)
Né le 22 juillet 1904 à Chester (Nouvelle-Écosse, Canada), Donald Hebb est un neuropsychologue canadien diplômé de l’université McGill, à Montréal. Il a soutenu en 1936 une thèse de doctorat, dirigée par Karl Lashley à Harvard, sur les effets de la privation sensorielle sur la perception chez le rat. Il a ensuite travaillé avec Wilder Penfield à Montréal, sur l’effet des lésions cérébrales sur le comportement humain, puis à nouveau auprès de Lashley au Yerkes Primate Center.
Devenu professeur de psychologie à l’université McGill, il publie en 1949 un ouvrage considéré comme une œuvre majeure pour la psychologie du xxe siècle : Organization of Behavior : A Neuropsychological Theory. L’apport central de cet ouvrage est appelé loi de Hebb : si deux neurones se trouvent en activité au même moment et de manière répétée, leur connexion sera renforcée (à travers une croissance anatomique ou une modification métabolique), et l’activation de l’un par l’autre sera par la suite facilitée. L’activité électrique des neurones était alors déjà connue, mais l’idée d’un effet à long terme de cette activité constitue une hypothèse qu’on peut considérer comme un précurseur des travaux sur la potentialisation à long terme : ces travaux ont marqué toute la moitié du xxe siècle dans le domaine des neurosciences, et ont fait avancer de manière considérable les connaissances sur la mémoire.
On oublie parfois que cette règle est assortie d’une hypothèse plus générale sur les phénomènes d’apprentissage : c’est l’idée que chaque représentation mentale est liée à la constitution d’une « assemblée de cellules ». Chaque neurone pouvant appartenir à plusieurs sous-ensembles, donc être impliqué dans plusieurs représentations de l’information, c’est la structure de l’assemblage qui détermine la nature de chaque représentation. Cette hypothèse, d’inspiration initiale gestaltiste, est aussi l’une des sources d’inspiration des travaux, en neurosciences et en intelligence artificielle, fondés sur le principe de la nature distribuée des représentations mentales (réseaux de neurones).
À la fois psychologue et neurophysiologiste, Hebb s’est aussi préoccupé de questions d’éducation, appliquant ses vues sur l’apprentissage en mettant en valeur les effets de la richesse de l’environnement sur le fonctionnement cérébral. À cet égard, les données sur la plasticité cérébrale lui doivent aussi beaucoup.
Donald Hebb meurt le 20 août 1985 à Chester.
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Écrit par
- Daniel GAONAC'H : professeur émérite, université de Poitiers
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