TRUMP DONALD (1946- )
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Le candidat
L'entrée de Donald Trump en politique s'est faite progressivement : en 2000, il initie les démarches pour se présenter à la présidentielle au nom d'un tiers parti, mais ne donne pas suite. En revanche, en 2011, il s'empare d'une théorie conspirationniste très prisée par les franges les plus réactionnaires et racistes de la droite américaine, les « birthers » : Barack Obama, dont le père est kenyan, ne remplirait pas les conditions constitutionnelles pour être président car il ne serait pas né aux États-Unis. Cette polémique construite de toutes pièces donne à Donald Trump des lettres de noblesse auprès d'un segment de l'électorat américain qui éprouve un fort sentiment de déclassement économique et beaucoup de mépris pour la classe politique traditionnelle.
Lors des primaires républicaines de 2016, il déjoue les pronostics et élimine ses seize adversaires en refusant tous les codes de campagne conventionnels. Il adopte une rhétorique d'homme providentiel qui va sauver les États-Unis du déclin – « Make America Great Again » est son slogan – et d'une catastrophe économique et sécuritaire qui serait délibérément orchestrée par l'administration Obama. En matière de politique étrangère, Trump remet ouvertement en cause tous les préceptes stratégiques et diplomatiques de Washington, prônant une renégociation des grands accords commerciaux pour protéger les emplois américains, exprimant un scepticisme radical concernant les obligations des États-Unis en tant que membre de l'OTAN, un programme résumé dans un slogan, « America First », celui du mouvement isolationniste américain dans les années 1930.
Payante lors des élections primaires qu'il remporte aussi en raison de l'indigence de ses adversaires, des contradictions internes du Parti républicain incapable de se rassembler derrière un candidat qui puisse représenter une alternative crédible, cette stratégie semble dans un premier temps inopérante dans la campagne générale. Le candidat suscite plusieurs polémiques violentes qui forcent, pendant l'été de 2016, l'establishment du Parti républicain, élus et donateurs, à prendre ses distances. Trump s’aliène également trois segments importants de l'électorat – les minorités, les femmes et les diplômés du supérieur – et perd du terrain dans les sondages. En contrepartie, il parvient à mobiliser largement les abstentionnistes de son socle électoral, majoritairement les Blancs non diplômés de l’enseignement supérieur, et remporte, à la surprise générale, les élections du 8 novembre 2016 face à Hillary Clinton, son adversaire démocrate. De courtes victoires dans le Wisconsin, le Michigan et la Pennsylvanie lui permettent de l'emporter au sein du collège électoral malgré le net avantage de son adversaire en nombre de voix au niveau national.
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Écrit par
- Alix MEYER : maître de conférences en civilisation américaine, université de Bourgogne, Dijon
- Vincent MICHELOT : professeur des Universités, Sciences Po Lyon
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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