TRUMP DONALD (1946- )
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Une rupture en trompe-l’œil ?
Délaissant les conférences de presse, le président Trump sature l’espace médiatique en s’invitant régulièrement sur la chaîne Fox News et en publiant des messages provocateurs et injurieux sur son compte Twitter pour court-circuiter les élites et une bureaucratie qu’il juge hostiles. Les incessants mouvements de personnel même aux plus hautes fonctions permettent au président entouré de ses plus fidèles collaborateurs et de sa famille de centraliser le pouvoir sur sa personne.
En droite ligne d’une campagne empreinte de xénophobie, l’un de ses premiers décrets interdit aux ressortissants de sept pays à majorité musulmane de pénétrer sur le sol américain. Malgré l’intervention des juges qui rappellent les garanties constitutionnelles en matière de liberté religieuse, l’administration maintient une politique très restrictive quant aux possibilités d’immigration légale, notamment de régularisation des réfugiés et demandeurs d’asile. Symbole de la lutte contre l’immigration clandestine, le projet de mur à la frontière mexicaine se transforme en la rénovation de 550 kilomètres de barrières existantes et en leur prolongement sur une centaine de kilomètres. Contrairement à ce qui avait été promis, ce ne sont pas les Mexicains mais bien les contribuables américains qui ont financé ce projet.
En 2017, après avoir échoué à abroger la réforme du système de santé de son prédécesseur, l’Obamacare, les majorités républicaines du Congrès votent de fortes baisses d’impôts sur les revenus des entreprises et des ménages, notamment les plus aisés. Grâce à Mitch McConnell, leader de la majorité républicaine au Sénat, Donald Trump nomme un nombre record de juges dans les cours fédérales dont trois nouveaux membres de la Cour suprême, renforçant nettement le penchant conservateur de celle-ci.
Sur la scène internationale, le président Trump affiche une posture isolationniste. Il renégocie les relations avec le Mexique et le Canada dans le cadre de l’ALENA, décide du retrait des États-Unis des accords sur le climat de la COP 21, de ceux sur le nucléaire iranien et même de l’Organisation mondiale de la santé en 2020, en pleine crise sanitaire mondiale. La diplomatie américaine fluctue au gré des affinités que le président croit nouer avec les autres dirigeants. Les compliments puis les insultes qu’il adresse au dictateur nord-coréen Kim Jong-un n’empêchent pas ce dernier de continuer à développer son arsenal nucléaire. Le président Trump promeut aussi une politique agressive envers la Chine par le biais d’une guerre commerciale, rapidement étendue à l’Union européenne.
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Écrit par
- Alix MEYER : maître de conférences en civilisation américaine, université de Bourgogne, Dijon
- Vincent MICHELOT : professeur des Universités, Sciences Po Lyon
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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