Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

WESTLAKE DONALD (1933-2008)

Né en 1933 dans le quartier de Brooklyn, Donald Westlake n'a jamais quitté New York. Depuis 1979, il habitait Greenwich Village, un lieu célèbre de la « Grosse Pomme » et s'est acquis la réputation d'être un écrivain drôle. De fait, parmi la centaine de titres dont il est l'auteur, y compris sous dix pseudonymes, une majorité s'articule autour d'un comique de situation qui est devenu sa marque de fabrique. Mais Donald Westlake est bien davantage qu'un amuseur et ses polars pleins d'humour constituent souvent une critique féroce de la société américaine.

Un humour dévastateur

Donald Westlake - crédits :  Leonardo Cendamo/ Getty Images

Donald Westlake

Donald Edwin Westlake fréquente l'université de Binghamton dans l'État de New York, avant d'être incorporé dans l'armée de l'air (1954-1956), puis, à son retour de l'armée, devient rédacteur dans une agence littéraire. Peu après, il débute dans l'écriture sous le pseudonyme d'Allan Marshall avec All My Lovers (1959), premier d'une série de neuf romans érotiques. Il signe aussi du nom de John B. Allen une monographie consacrée à Elizabeth Taylor (1961). Sous son nom, il fait paraître son premier roman noir, Le Zèbre (1960), bientôt suivi de Bon app' (1961), 361 (1962), Un loup chasse l'autre (1964) et Festival de crêpes (1965), autant d'excellents thrillers qui selon Westlake « appartiennent plus au genre qu'à lui-même ». D'abord influencé par des romanciers comme Dashiell Hammett, Peter Rabe ou William Irish, il se démarque de ses modèles avec son sixième roman, Le Pigeon d'argile (1965), dans lequel un jeune barman naïf sème la panique au sein de la Mafia. Ici, Westlake adopte un ton où l'humour prend le pas sur l'aspect noir de l'oeuvre. Cette forme souvent irrésistible deviendra par la suite sa spécialité et la marque de son originalité. On retrouve un autre naïf, Fred Fitch, dans Le Pigeon récalcitrant (1967). Constamment victime d'escroqueries, Fred hérite 317 000 dollars d'un oncle Matt qui lui est inconnu. Un gang tente de lui dérober le magot mais, cette fois, le pigeon ne se laisse pas berner. Westlake donne ici un livre truculent, avec une arnaque à l'intérieur d'une autre arnaque.

Trois ans plus tard, avec Pierre qui roule (1970), l'écrivain entame une série dont John Dortmunder, le héros, est un voleur fataliste et malchanceux. Soutenu par ses amis Kelp, Murch, Greenwood et Chefwick, une bande d'incapables, il concocte de « gros coups » qui, tous, échouent lamentablement. L'un des romans les plus drôles reste Jimmy the Kid (1976), où la bande enlève un enfant surdoué dans l'espoir de recevoir une rançon. Sinon que le gamin, après l'avoir aidée à échapper à la police, vendra l'histoire de son rapt à un producteur de Hollywood. Cet humour dévastateur, marque d'un certain pessimisme, imprègne la plupart des ouvrages de Donald Westlake, qui contiennent tous des rebondissements inattendus, comme dans Un jumeau singulier (1975), où le héros séduit deux sœurs jumelles de la haute société en s'inventant un frère jumeau. Une autre de ses réussites, Adios Schéhérazade (1970), sans rapport direct avec le genre policier, relate les mésaventures d'un auteur de romans pornographiques à court d'imagination. Outre sa truculence, cet ouvrage fournit quelques pertinentes leçons de créativité littéraire.

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

Classification

Média

Donald Westlake - crédits :  Leonardo Cendamo/ Getty Images

Donald Westlake