Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

DORYPHORE

Insecte coléoptère, de couleur jaune et noire, connu pour les dégâts qu'il occasionne sur les cultures de pommes de terre.

Classe : Hexapodes ; ordre : Coléoptères ; famille : Chrysomélidés

Doryphore - crédits : Rosana Prada/ flickr ; CC-BY

Doryphore

Le nom scientifique du doryphore, Leptinotarsa decemlineata, provient des dix bandes noires ornant ses élytre. Cet insecte de 6 à 0 millimètres de longueur, appartient à la famille des Chrysomélidés, qui regroupe les coléoptères phytophages caractérisés par leur corps convexe et massif et leurs antennes courtes et souvent épaissies à leur extrémité. Les larves et les adultes de cette famille se nourrissent aux dépens des plantes les plus diverses, vivant le plus souvent sur les feuilles. Ainsi, le doryphore s'attaque surtout aux pommes de terre mais aussi à d'autres espèces de la famille des Solanacées, comme la tomate, le tabac et l'aubergine. Un individu peut manger 40 cm2 de feuilles de pomme de terre durant son état larvaire et jusqu'à 9 cm2 par jour lorsqu'il est adulte. En tenant compte de sa fécondité – une femelle pond de 300 à 800 œufs au cours de sa vie – le doryphore est classé parmi les principaux ravageurs de cultures.

Le doryphore est une espèce originaire d'Amérique du Nord, où il se nourrissait des Solanacées sauvages (Solanum rostratum). Aujourd'hui, il accompagne la pomme de terre dans le monde entier. Après avoir été introduit en Allemagne en 1877, il a envahi la France durant la Première Guerre mondiale. Son aire de répartition couvre actuellement 8 millions de kilomètres carrés en Amérique du Nord et 6 millions de kilomètres carrés en Europe et en Asie, avec des zones susceptibles d'être colonisées en Chine, au Japon, en Russie et en Inde.

Différents types larvaires - crédits : Encyclopædia Universalis France

Différents types larvaires

Au printemps, la femelle pond ses œufs par paquets de 20 à 80 sur la face inférieure des feuilles de la plante hôte. Les larves, d'une couleur rouge vif tachée de noir, éclosent au bout de 6 à 12 jours et traversent au cours de leur développement – qui dure de 17 à 23 jours – quatre stades larvaires. Lorsque leur croissance arrive à terme, elles quittent la plante hôte, s'enfoncent dans la terre, à 3-10 cm de profondeur, et se nymphosent. L'adulte reste dans la terre jusqu'à ce que ses téguments soient durcis et émerge au bout de trois semaines. Le doryphore, qui vit en moyenne deux ans, a une ou deux générations annuelles, selon la température et la latitude.

L'emploi d'insecticides pour lutter contre le doryphore s'est avéré insuffisant, ce coléoptère étant capable de résister à un grand nombre de substances chimiques. La coévolution entre le doryphore et les Solanacées, végétaux renfermant dans leurs tissus une très forte concentration de glycoalcaloïdes et autres toxines, est peut-être à l'origine de cette résistance. Parmi les méthodes utilisées aujourd'hui pour combattre le doryphore, on peut dénombrer l'alternance de cultures, l'installation de barrières physiques visant à empêcher les jeunes adultes de quitter le sol pour coloniser les champs, ou la lutte biologique avec des prédateurs naturels tels que la coccinelleColeomegilla maculata, le carabeLebia grandis ou la guêpe parasite Edovum puttleri.

— Santiago ARAGÓN

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : docteur en biologie, attaché temporaire d'enseignement et de recherche

Classification

Médias

Doryphore - crédits : Rosana Prada/ flickr ; CC-BY

Doryphore

Différents types larvaires - crédits : Encyclopædia Universalis France

Différents types larvaires

Autres références

  • COLÉOPTÈRES

    • Écrit par
    • 4 212 mots
    • 11 médias
    ...arbres n'ont guère d'importance économique. Ce sont surtout les Chrysomélidés qui se nourrissent de feuilles pendant toute leur existence ; parmi elles, ledoryphore (Leptinotarsa decemlineata), qui, à tous ses stades, larvaires ou adulte, attaque les pommes de terre, est particulièrement célèbre.