MACARTHUR DOUGLAS (1880-1964)
Officier toujours brillant et toujours controversé, Douglas MacArthur, qui était sorti de West Point en 1903, sert aux Philippines, au Japon, devient aide de camp du président Theodore Roosevelt et se retrouve à l'état-major général. Son père, le général MacArthur, lui fournit un appui qui n'est pas négligeable. Aussi est-il en 1918 le plus jeune général de l'armée américaine : chef d'état-major de la 42e division, commandant de la 84e brigade, enfin, chef de la 42e division, il se couvre de gloire, mais suscite la critique par son panache et son goût de l'exploit. Après un séjour en Allemagne occupée, il accède au poste de directeur de l'Académie militaire, sert de nouveau aux Philippines, et, en 1930, est général d'armée. De 1930 à 1935, il est le chef de l'état-major général ; c'est à ce titre qu'en 1932 il réprime par la force la manifestation des anciens combattants venus à Washington réclamer le versement de leurs pensions. En 1935, il repart pour les Philippines ; c'est là que la guerre le surprend, alors qu'il a pris sa retraite depuis 1937. Il est rappelé au service, reçoit en 1941 le commandement des forces américaines en Extrême-Orient, et en 1942 celui des forces alliées sur le même théâtre d'opérations.
Pour MacArthur, le Pacifique devrait être le théâtre privilégié des armées alliées. Peu à peu, il en est venu à l'idée que les États-Unis peuvent à la rigueur se désintéresser de l'Europe ; leur avenir est en Extrême-Orient. Aussi s'impatiente-t-il de ne pas recevoir tous les renforts qu'il réclame. Néanmoins, il parvient, par la tactique dite « des sauts de puce », à reprendre aux Japonais leurs conquêtes, et, général d'armée en 1944, il signe en septembre 1945 la reddition sans conditions des armées japonaises.
Proconsul des États-Unis au Japon, il est un héros vivant pour ses compatriotes, un oracle pour Washington, bien qu'il n'ait pas prévu la possibilité d'une attaque communiste en Corée. Pourtant, Truman n'hésite pas à lui confier les plus hautes responsabilités. À la fin de l'année 1950, MacArthur repousse les forces nord-coréennes jusqu'au Yalu ; c'est alors que, contrairement à ses propres prévisions, il se heurte aux volontaires chinois, qui l'obligent à reculer jusqu'au 38e parallèle. MacArthur songe alors à une guerre en règle contre la Chine qui permettrait aussi de rendre à Tchiang Kai-chek le pouvoir sur le continent. Truman s'oppose à ce projet et, en avril 1951, relève MacArthur de son commandement. Celui-ci rentre aux États-Unis en triomphateur ; les républicains le sollicitent de mener le combat sur le terrain politique ; le général préfère se tenir à l'écart.
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Écrit par
- André KASPI : professeur d'histoire de l'Amérique du Nord à l'université de Paris-I-Panthéon-Sorbonne
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