DRONES
Les systèmes de drones militaires
Les drones militaires font l’objet d’un engouement croissant. Or, contrairement à certaines idées reçues, les systèmes opérationnels de drones sont des systèmes relativement coûteux. Pour remplacer ou compléter les aéronefs pilotés, les missiles de croisière ou les satellites, ils doivent démontrer qu’ils sont capables de faire mieux ou qu’ils sont moins chers.
Les drones sont de plus en plus utilisés pour des missions dangereuses (reconnaissance à basse altitude, désignation d’objectif, suppression de la défense aérienne adverse) ou de très longue durée, les « pilotes » de ces engins pouvant, du fait qu’ils restent au sol, se relayer. Les Anglo-Saxons parlent de « missions 3D », pour dull, dirty and dangerous (missions ennuyeuses, sales et dangereuses). Les drones peuvent aussi remplacer ou compléter les satellites pour des missions de reconnaissance stratégique ou d’alerte avancée (détection de départ de missiles), lorsque les qualités de permanence sur zone et de transmission en temps réel sont des critères essentiels. En effet, ils sont capables d’assurer une surveillance permanente de zones ciblées et de transmettre en temps réel leurs données, ce qui n’est pas toujours le cas des satellites. En revanche, les drones doivent respecter les traités relatifs à la légitimité de pénétration des espaces aériens nationaux, ce dont s’affranchissent les satellites.
On distingue différentes catégories de drones militaires, en fonction de leur taille et de leur masse, de leur rayon d’action et de la nature des charges utiles qui les équipent.
Drones miniatures
Cette catégorie couvre les familles de drones d’envergure inférieure à 50 centimètres, dont les microdrones, de dimension inférieure à 15 centimètres, et les nanodrones, de quelques centimètres. Ces véhicules, parfois de la taille d’une libellule, font appel à des technologies très ambitieuses : sources d’énergie à haut rendement, propulseurs ultralégers, microsystèmes électromécaniques, autonomie décisionnelle en environnement hostile et inconnu, etc.
Plusieurs configurations aérodynamiques sont étudiées : ailes fixes, ailes battantes, voilure tournante. Les missions envisagées sont : la reconnaissance (d’une route par exemple), l’évaluation de dommages, l’observation d’une cible fixe… et plus spécifiquement les opérations en site urbain telles que le choix d’un itinéraire sûr, après localisation d’éventuels tireurs embusqués ou examen de la situation derrière un bloc d’immeubles et même à l’intérieur de ceux-ci.
Drones de court rayon d’action
D’une envergure de 0,5 à 2 mètres, pour un poids ne dépassant pas quelques kilogrammes, les drones de court rayon d’action (moins de 20 km environ), encore appelés « drones du capitaine », sont destinés à observer ce qui se passe de l’autre côté d’un relief, d’une colline par exemple. Généralement à voilure fixe, ils ont une faible vitesse (quelques dizaines de kilomètres par heure) et évitent difficilement les obstacles. Les développements technologiques requis pour cette catégorie de drones concernent principalement les capteurs (lidar d’évitement d’obstacle, caméra jour/nuit miniaturisée).
Ce type de drones doit être de construction relativement rustique, pouvoir être lancé à la main, être transportable à dos d’homme, être peu bruyant et transmettre les images de ses capteurs d’observation à une station au sol de la dimension d’un ordinateur portable.
Drones tactiques
Cette catégorie de drones – qui disposent d’une endurance de quelques heures – a fait, depuis longtemps, l’objet de nombreux développements dans le monde, notamment en Israël, aux États-Unis et en France… La plupart des systèmes opérationnels servent pour des missions de surveillance et de reconnaissance, avec utilisation de capteurs optiques (dans les domaines[...]
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Écrit par
- Philippe CAZIN : haut conseiller à l'Office national d'études et de recherches aérospatiales, membre de l'Académie de l'air et de l'espace
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