DROSOPHILE
Petite mouche, de 2 à 3 millimètres de longueur, que l'on rencontre sur les fruits en décomposition et qui est très utilisée dans les laboratoires pour les recherches en génétique.
Classe : Hexapodes ; ordre : Diptères ; sous-ordre : Brachycères ; famille :Drosophilidés
L'espèce Drosophila melanogaster, encore appelée « mouche du vinaigre », a été décrite pour la première fois en 1830 par Meigen. Cosmopolite, cette petite mouche se rencontre dans tous les pays chauds et peut s'établir par migrations dans les zones tempérées. C'est l'espèce la mieux connue du genre Drosophila, et c'est sans doute l'organisme le plus étudié de tous les êtres vivants : elle est utilisée depuis le début du xxe siècle comme modèle de recherche en biologie, dans les domaines de la génétique et du développement. Cette drosophile a permis au généticien américain Thomas H. Morgan (1866-1945) d'établir la théorie chromosomique de l'hérédité. Du point de vue expérimental, elle présente en effet des avantages exceptionnels : son génome diploïde est formé d'un petit nombre de chromosomes, 4 paires seulement, et est estimé à 165 millions de paires de bases, pour environ 12 000 gènes. En termes de quantité d'ADN, et donc de complexité, cela représente un bon intermédiaire entre le génome des bactéries (33 fois moindre) et celui des mammifères (20 fois supérieur). De plus, l'existence de chromosomes polyténiques géants (constitués d'un grand nombre de nucléofilaments identiques) dans les cellules des glandes salivaires a permis de localiser physiquement les gènes sur les chromosomes et d'établir des cartes dites cytogénétiques. Les innombrables mutations, spontanées ou provoquées expérimentalement, et les facilités de la transgenèse chez cet organisme permettent également l'étude fonctionnelle des gènes et de leur régulation. Enfin, la grande facilité d'élevage de la drosophile et son temps de génération très court ont contribué à son immence succès.
Le dimorphisme sexuel est net chez les adultes : les femelles sont plus grosses, leur abdomen est pointu avec des segments terminaux gris clair, tandis que, chez les mâles, il est rond avec des segments foncés. De plus, les mâles possèdent sur le tarse de la première paire de pattes des rangées de soies sombres et drues appelées peignes sexuels. À 250 C, la durée de vie des adultes est de l'ordre de 2 à 3 semaines. Les individus sont sexuellement matures de douze à quatorze heures après l'éclosion, et les femelles réceptives seront fécondées durant environ vingt minutes. Le sperme est alors stocké dans leur spermathèque et elles peuvent, avec une seule insémination, pondre pendant 6 à 8 jours, de 100 à 200 œufs par jour. Le développement embryonnaire débute lors de la ponte et dure vingt-quatre heures. Après éclosion, trois stades larvaires vont se succéder pendant 4 jours, le dernier stade donnant une pupe qui subira la métamorphose. L'adulte émergera après 5 jours, ce qui correspond à un cycle complet d'une durée de 10 jours en moyenne.
Beaucoup d'informations issues des recherches sur cette petite mouche peuvent s'appliquer aux vertébrés, homme compris : ainsi, la plupart des gènes clés du développement des vertébrés ont été identifiés au départ comme tels chez la drosophile.
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Écrit par
- Martine MAÏBECHE : professeur d'université
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