BOURGOGNE DUCHÉ DE
Par ses richesses naturelles et sa situation géographique entre le royaume et l'Empire, la Bourgogne était promise à une histoire mouvementée. Jusque dans la seconde moitié du xive siècle, elle forma un duché indépendant aux frontières changeantes, d'où partirent plusieurs mouvements de restauration de la vie religieuse et monacale. En 1363, le duché, échu par héritage au roi de France, fut constitué en apanage au profit des Valois. Ceux-ci accrurent rapidement leurs possessions en direction de la Franche-Comté, cependant qu'ils acquéraient, sur les frontières nord du royaume, un ensemble de provinces couvrant la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg actuels et s'étendant à l'Artois et à la Picardie. L'État bourguignon atteignit son apogée avec Charles le Téméraire qui songeait à l'ériger en royaume indépendant au moment où il fut tué devant Nancy en 1477. Cette mort permit à Louis XI de faire rentrer le duché dans le domaine de la Couronne, d'où il ne devait plus sortir. Mais jusqu'en 1679 – date du rattachement de la Franche-Comté à la France – la Bourgogne resta une région frontalière soumise aux servitudes de la défense et agitée en outre par divers soulèvements.
Les origines du duché
L' histoire du duché de Bourgogne commence avec l'apparition d'une principauté territoriale qui ne trouvera son expression définitive qu'à la fin du ixe siècle. Avant cette époque, on assiste cependant à des tentatives en vue de faire et de défaire une entité politique se prévalant du nom de Bourgogne. Le royaume des Burgondes s'était constitué aux dépens de la Lyonnaise, laquelle avait englobé les cités des Éduens ( Autun) et des Lingons ( Langres), les castra de Chalon et de Mâcon, et peut-être une partie de la province de Sens. La Bourgogne reconstituée par Gontran, petit-fils de Clovis, s'était étendue sur toute cette région, s'étirant même jusqu'aux portes de Paris. Aux temps carolingiens, le nom de Bourgogne avait disparu de la terminologie officielle ; il ne réapparut qu'en 879 lorsque Boson fut proclamé roi au concile de Mantaille. Il servit ensuite à désigner le grand commandement constitué, entre 888 et 890, au profit de Richard le Justicier, qui rassembla sous son autorité directe un certain nombre de comtés, dont celui d'Autun, en obligeant d'autres comtes à le reconnaître pour chef ; ce commandement, qui s'exerçait dans le royaume de France (donc à l'ouest de la Saône), assurait la défense territoriale contre les Normands et couvrait la France du côté du royaume rodolphien de Bourgogne.
Les « Bourguignons » que gouvernait Richard n'avaient plus grand-chose de commun avec les Burgundiones ou Burgondes dont ils retenaient le nom : le sang burgonde s'était mêlé au sang franc dans les veines de l'aristocratie locale. Les éléments gallo-romains devaient être les plus nombreux au sein de la population. C'est néanmoins le souvenir du royaume burgonde et burgondo-franc qui servit de lien à tous ces hommes.
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Écrit par
- Jean RICHARD : doyen de la faculté des lettres et sciences humaines de Dijon
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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