DUGONG
Gros herbivore marin, au corps lourd mais fuselé, peuplant les zones côtières de l'océan Indien ainsi que celles de la mer Rouge et du sud-ouest de l'océan Pacifique. Classe : Mammifères ; ordre : Siréniens ; famille : Dugongidés.
Seul représentant actuel des Dugongidés, le dugong (Dugong dugong) possède un corps trapu, recouvert d'une épaisse couche de graisse, qui se termine par une nageoire caudale aplatie horizontalement et en forme de croissant. Ses nageoires pectorales sont courtes, puissantes et lui permettent de se déplacer. Celles-ci, contrairement à celles de la plupart des lamantins, ne sont pas munies d'ongles. Sa tête est large et ses narines sont situées au-dessus de son museau charnu et incliné vers le bas. Le mâle porte deux défenses qui sont des incisives modifiées ; elles commencent à apparaître vers l'âge de neuf ou dix ans. Sa peau, recouverte de vibrisses, est de couleur brune à gris brun.
Sa taille varie de un à quatre mètres et son poids de 250 à 900 kilogrammes, le mâle étant plus lourd. Son espérance de vie est de l'ordre de cinquante ans.
Calme et paisible, le dugong se nourrit d'algues et de plantes marines. Il creuse les fonds avec l'extrémité de son museau, fouillant dans la vase pour extraire des racines nutritives. Il écrase les végétaux entre les plaques cornées de son palais osseux. Toutes les deux minutes il remonte à la surface pour respirer.
Vivant parfois seul, parfois en groupe, le dugong ne semble pas avoir une structure sociale bien définie. Il se déplace en fonction de la nourriture qui est toujours de médiocre qualité du point de vue énergétique et qu'il doit emmagasiner en grandes quantités.
Le temps de gestation serait de treize mois. Un seul petit naît qui restera près de sa mère pendant deux ans. Il communique avec elle par de petits cris. L'allaitement, pratiqué grâce aux mamelles pectorales, peut durer près de dix-huit mois. Au tout début, la mère peut soutenir son jeune à l'aide d'une nageoire antérieure.
Pourtant timide et craintif, le dugong s'approche facilement des hommes avant de s'enfuir. Il a longtemps été chassé pour sa chair et son huile. Bien qu'il soit aujourd'hui protégé, il risque de subir le même sort que l'énorme rhytine de Steller (7 à 8 mètres de longueur, 4 tonnes), exterminée en l'espace de vingt-cinq ans au xviiie siècle. De la même famille que le dugong, la rhytine de Steller était le plus grand représentant de l'ordre des siréniens et le seul à vivre dans les eaux froides (détroit de Béring, le long des côtes de l'Alaska et de Sibérie). Découverte en 1741 par Georg Wilhelm Steller, autour d'une des îles Aléoutiennes, elle fut l'objet d'un véritable massacre qui conduisit à son extinction en 1768.
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Écrit par
- Marie-Claude BOMSEL : professeur au Muséum national d'histoire naturelle, Paris
Classification
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