DYSLEXIE
Facteurs cognitifs
Les causes de la dyslexie peuvent s’étudier et se décrire à différents niveaux : cognitif (le traitement de l’information), cérébral, génétique, sans oublier les facteurs environnementaux qui peuvent eux-mêmes interagir avec les précédents. Au niveau cognitif, quatre décennies de recherche ont maintenant bien établi l’existence d’un déficit dit « phonologique », c’est-à-dire relatif au traitement des sons de la parole, chez la plupart des enfants dyslexiques. Ce déficit se manifeste en premier lieu par les grandes difficultés qu’ils ont à comprendre les unités élémentaires de la parole, à y prêter attention et à les manipuler mentalement (par exemple pour produire ou percevoir des rimes ou des contrepèteries). Ils ont en second lieu des difficultés à retenir des mots nouveaux ou des séquences de chiffres, manifestant ainsi des troubles de la mémoire verbale à court-terme (servant à mémoriser de la parole pendant quelques secondes). Ces résultats confortent l’idée que les personnes dyslexiques ont des difficultés avec les sons de la parole, et permettent de comprendre pourquoi il leur est si difficile d’apprendre à relier ces sons avec les lettres et les syllabes écrites. Des études longitudinales conduites auprès d’enfants très jeunes, bien avant l’apprentissage de la lecture, ont même permis l’identification de précurseurs de ce déficit phonologique chez ceux qui vont devenir dyslexiques. Par ailleurs, une minorité d’enfants dyslexiques ne semble pas manifester de déficit phonologique. Les recherches actuelles s’orientent vers des déficits visuo-attentionnels, qui affecteraient la capacité à traiter visuellement plusieurs lettres en une seule fixation oculaire.
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Écrit par
- Franck RAMUS : directeur de recherche au CNRS
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