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SUTHERLAND EARL W. (1915-1974)

Earl Sutherland - crédits : Vanderbilt University Medical Center

Earl Sutherland

Earl Sutherland est un pharmacologue et physiologiste américain célèbre pour ses travaux sur le mode d’action de nombreux messagers moléculaires, en particulier la noradrénaline.

Earl Wilbur Sutherland est né le 19 novembre 1915 à Burlingame (Kansas), au sein d’une famille au style de vie agrarien. Il étudie au Washburn College, à Topeka, tout en travaillant à l’hôpital pour payer ses études. En 1937, il intègre la Washington University School of Medicine à Saint Louis, dont il sort docteur en médecine cinq ans plus tard. Entre 1940 et 1942, il est également initié à la recherche, en fréquentant le laboratoire de Carl F. Cori (Prix Nobel de physiologie ou médecine 1947 pour ses travaux sur le métabolisme du glycogène) à Cleveland. Médecin militaire pendant la Seconde Guerre mondiale, il revient à la Washington University School of Medicine à la fin du conflit et y restera jusqu’en 1953. Il sera ensuite, pendant dix ans, professeur de pharmacologie à la Western Reserve University (auj. Case Western University) à Cleveland (Ohio) puis, encore durant dix ans, à l’université Vanderbilt de Nashville (Tennessee). Enfin, en 1973, Sutherland rejoint la Miller School of Medicine, à Miami, en tant que professeur de biochimie.

Les travaux qui vaudront à Sutherland le prix Nobel de physiologie et médecine en 1971 se situent dans le prolongement de la recherche sur les mécanismes par lesquels la concentration de glucose dans le sang est maintenue constante. On sait, depuis les travaux de Claude Bernard réunis dans sa thèse de doctorat ès sciences soutenue en 1853, que le foie fabrique du glucose à partir du glycogène, processus connu sous le nom de glycogénolyse. Le mérite d’Earl Sutherland a été de démontrer que ce phénomène, bien connu chez l'animal entier, et que l’on pouvait reproduire dans des systèmes de foie perfusé, était un mécanisme biochimique complexe, dont on pouvait analyser et reconstituer in vitro les étapes et surtout décrire par le menu le contrôle par des hormones. Pendant son séjour à la Western Reserve University, et en collaboration avec Theodor W. Rall, Sutherland démontre que l'adrénaline qui active la glycogénolyse n’agit pas directement mais par l'intermédiaire d'une autre molécule. L’hormone (premier messager) interagit avec le site extracellulaire d’une protéine transmembranaire et, par son intermédiaire – sans avoir à entrer dans la cellule cible –, active l'enzyme adényl-cyclase sur la face interne de la membrane de la cellule hépatique. L’adénosine monophosphate cyclique (AMPc, second messager) formée par cette enzyme à la face interne de la membrane exerce à l'intérieur de la cellule les différents effets spécifiques de l'hormone. La notion, devenue depuis essentielle en biologie, de « second messager », dans la transduction des signaux au travers de la membrane cellulaire, est directement issue des travaux de Sutherland. De nombreux messagers moléculaires circulants utilisent l’AMPc comme second messager, mais d’autres seconds messagers existent.

Sutherland meurt le 9 mars 1974 à Miami.

— Jacques HANOUNE

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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Écrit par

  • : directeur de recherche, INSERM U 99
  • Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

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Média

Earl Sutherland - crédits : Vanderbilt University Medical Center

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