EAU Dessalement de l'eau de mer
L'osmose inverse
Le principe consiste à appliquer à l'eau salée placée dans un compartiment délimité par une membrane semi-perméable une pression supérieure à la pression osmotique (2,5 MPa pour l'eau de mer). De l'autre côté de la membrane apparaît un débit d'eau dessalée (fig. 5).
Les membranes constituaient au départ la pierre d'achoppement du procédé, tout au moins en ce qui concerne leur longévité. Depuis lors, de nouveaux types ont fait leur apparition. L'acétate de cellulose traité a été remplacé par des polyamides aromatiques, des complexes à base de polybenzimidazole, de polyéthylénimines, de pipérazine, etc. Par ailleurs, la structure des membranes a été modifiée en les rendant composites : la fonction de résistance mécanique est assurée par un type de matériau et la fonction semi-perméable par un autre, supporté par le premier. De même, la forme de la membrane, initialement disposée comme une feuille plane, a été modifiée en tuyau, spirale, fibre creuse.
Les orifices des membranes semi-perméables se situent dans la fourchette de 0,1 à 20 nanomètres. Les membranes sont donc particulièrement sensibles à l'entartrage chimique et au colmatage par les matières en suspension et par certaines matières organiques naturelles. Les prétraitements chimiques et de clarification doivent être de haute qualité et maintenus en permanence. Par ailleurs, dans le cas du dessalement de l'eau de mer, la dépense en énergie mécanique est très élevée et, dans de nombreuses installations, on prévoit une récupération d'énergie par détente, par exemple, de la saumure extraite sur un turbo-générateur hydraulique qui fournira une partie de l'énergie de pompage haute pression (fig. 6).
Comme dans le cas de l'électrodialyse (cf. chap. 4), il se produit un phénomène de polarisation dû à la formation d'une couche de haute concentration au voisinage immédiat des membranes, qui bloque le processus en élevant la pression osmotique à vaincre (dans le cas de l'électrodialyse, au contraire, il se forme une couche désionisée de haute résistance électrique). On s'oppose à cette polarisation par une turbulence élevée de l'écoulement créée par une vitesse minimale de l'eau et des formes adaptées des séparateurs placés entre les membranes.
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Écrit par
- Cyrille GOMELLA : ingénieur-conseil, président d'honneur de la Société d'études des techniques de l'urbanisme et de l'environnement
- Bernard LEGUBE : docteur ès sciences, professeur des Universités, directeur du laboratoire de chimie de l'eau et de l'environnement (U.M.R. 6008, C.N.R.S.), École supérieure d'ingénieurs de Poitiers (université de Poitiers)
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