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EAUX MINÉRALES & THERMOMINÉRALES

Naturelles, les eaux minérales sont des eaux spécifiquement caractérisées par leur teneur en sels dissous, leur température et les gaz qu'elles contiennent. Du fait de leur composition, où interviennent encore des éléments en traces, les eaux minérales ont souvent une action bénéfique du type homéopathique dans le traitement de certaines maladies. La dégradation des propriétés thérapeutiques de beaucoup d'eaux minérales, lors de leur mise en bouteilles, est probablement due à la floculation d'une partie de leurs constituants.

Une source est dite thermominérale lorsque sa température est supérieure de plus de 5 0C à la température moyenne de la zone d'émergence. La plupart des eaux minérales ont une radioactivité temporaire (corps radioactifs à courte durée de vie tels que le radon) et/ou permanente (sels de radium dissous), qui proviennent de la radioactivité naturelle de roches plutoniques, telles que le granite, ou de certaines roches sédimentaires : c'est ainsi que les eaux de Spa (Belgique) doivent leur radioactivité à celle des schistes noirs de Stavelot.

Parmi les substances contenues dans les eaux, les sels dissous sont quantitativement les plus importants, mais ils se trouvent sous une forme dissociée, ce qui rend leur reconstitution difficile. Aussi, les résultats des analyses chimiques sont le plus souvent présentés sous la forme ionique. Parmi les anions, le chlore, auquel sont parfois associés l'iode (Vichy, Bourbon-l'Archambault) et le brome mais en beaucoup plus faibles quantités, est le plus commun et provient principalement de la dissociation des chlorures naturels (halite et sylvine). Le soufre, généralement sous forme de sulfates, est courant et trouve son origine soit dans la dissociation des sulfures (pyrite), soit des sulfates (gypse). Les anions carboniques sont très largement répandus et rarement absents. Le fluor se rencontre dans de nombreuses sources (Vichy, Luchon), tandis que l'arsenic est plus rare (La Bourboule). Parmi les cations, le sodium, auquel est souvent lié le potassium, est le plus répandu, principalement sous la forme de chlorure et, parfois, de carbonate, de bicarbonate ou de sulfate. Le calcium, accompagné ou non de magnésium, se trouve à l'état de carbonate ou de chlorure ; il peut être très abondant dans certaines eaux : 1,37 g/l dans la source de Saint-Allyre. Le fer est presque partout présent sous la forme de carbonate ou de sulfate, tandis que l'aluminium, le lithium, le baryum et le strontium sont plus rares. Des substances non dissociables s'ajoutent aux ions : l'acide borique, l'acide silicique et des colloïdes tels que la silice, le soufre et l'hydroxyde ferrique. L'ensemble de ces éléments provient du lessivage des terrains dans lesquels circulent les eaux, mais des réactions chimiques et biochimiques peuvent en modifier, chemin faisant, la composition ionique et les proportions initiales. De nombreux auteurs ont cherché à démontrer une origine juvénile pour certains éléments (fluor et lithium), mais aucune preuve absolue n'est venue étayer ces théories.

Les gaz, en dehors de leur rôle thérapeutique, ont une grande importance dans la dynamique des eaux minérales par leur influence sur la charge et la densité. Ils se trouvent soit dissous, soit occlus dans les eaux, mais ils peuvent aussi s'échapper indépendamment (exemple de Vergèze). Le gaz carbonique est le plus fréquent et le plus abondant ; il se trouve parfois en quantité suffisante pour donner des sources carbogazeuses (Vichy, Vals). Existent aussi l'azote (Bourbon-Lancy), le gaz sulfureux, l'hydrogène sulfuré, le méthane, l'oxygène, l'hydrogène et des gaz rares : la source de Santenay produit 15 mètres cubes d'hélium par an. Ces gaz, comme les sels, trouvent leur origine dans des réactions chimiques ou biochimiques, lors du lessivage des roches, mais également dans des actions[...]

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Écrit par

  • : docteur de troisième cycle, assistant au laboratoire de pétrographie-volcanologie, Orsay

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Old Faithful - crédits : Wisanu Boonrawd/ Shutterstock

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