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WAECHTER EBERHARD (1929-1992)

Schwarzkopf, Sawallisch et Waechter - crédits : Erich Auerbach/ Hulton Archive/ Getty Images

Schwarzkopf, Sawallisch et Waechter

Le nom d'Eberhard Waechter restera indissociable du rôle de don Giovanni qu'il incarnait dans l'enregistrement légendaire réalisé à Londres en 1959 sous la direction de Carlo Maria Giulini, avec Elisabeth Schwarzkopf, Joan Sutherland, Giuseppe Taddei et Luigi Alva. Après avoir quitté la scène, il avait amorcé une seconde carrière, à la direction de l'opéra de Vienne, brutalement interrompue par une mort soudaine.

Issu d'une famille aristocratique, il naît à Vienne le 9 juillet 1929 et fait d'abord des études générales. Il passe son baccalauréat en 1947 et travaille le piano et la théorie au conservatoire de Vienne. En 1950, il aborde le chant, qu'il étudie en privé avec Elisabeth Radò, et débute à la Volksoper en 1953, dans Paillasse de Leoncavallo (Silvio). Deux ans plus tard, il est engagé à l'opéra de Vienne et sa carrière se développe rapidement sur les grandes scènes internationales : Covent Garden (le comte des Noces de Figaro, 1956), festival de Salzbourg (Arbace d'Idoménée ; 1956 ; le comte, 1958 ; don Giovanni, 1960 et 1961 ; Oreste dans Elektra, 1964), Munich, Stuttgart, Berlin et Rome. En 1956, il participe à l'inauguration de la salle reconstruite de l'opéra de Vienne en créant La Tempête de Frank Martin. Entre 1958 et 1966, il chante à Bayreuth dans Tannhäuser (Wolfram) et Parsifal (Amfortas), à l'Opéra de Paris (Wolfram en 1959), à la Scala de Milan (le comte, 1960 ; Le Prisonnier de Luigi Dallapiccola, 1962), au festival de Glyndebourne. En 1961, il débute en Wolfram au Metropolitan Opera de New York. Il s'impose dans les grands rôles des opéras de Mozart et de Richard Strauss (Faninal dans Le Chevalier à la rose, le comte dans Capriccio) tout en restant fidèle à l'opérette viennoise. En 1963, l'opéra de Vienne lui décerne le titre de Kammersänger. En 1971, il participe à la création de La Visite de la vieille dame de Gottfried von Einem à l'opéra de Vienne puis se retire progressivement de la scène pour se consacrer à la direction d'opéra. Il est nommé intendant de la Volksoper en 1987 et de l'opéra de Vienne en 1991. Il meurt dans la capitale autrichienne le 29 mars 1992.

Doté d'un registre élevé (il avait même songé à devenir ténor !), Eberhard Waechter s'inscrit dans la tradition du chant viennois, avec de puissants moyens vocaux, un sens de l'élégance et du style qui lui ont permis également d'aborder Golaud (Pelléas et Mélisande de Debussy) ou certains rôles de Verdi.

— Alain PÂRIS

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Écrit par

  • : chef d'orchestre, musicologue, producteur à Radio-France

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Schwarzkopf, Sawallisch et Waechter - crédits : Erich Auerbach/ Hulton Archive/ Getty Images

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