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ÉBIONITES

Terme qui dérive de l'hébreu ebion (« pauvre ») et qui désigne les membres d'une secte judéo-chrétienne issue de la première communauté chrétienne de Jérusalem, réfugiée en Transjordanie en 66-67. Plutôt qu'une secte historiquement et doctrinalement bien définie, on doit voir en elle un mouvement qui, sous la pression d'influences diverses (syncrétisme, essénisme, gnosticisme, christianisme), se diversifia en de multiples formes.

Les ébionites se caractérisaient essentiellement par leur foi en Jésus considéré comme Christ et non comme Fils de Dieu (Jésus réalise, selon eux, à titre de Prophète choisi par Dieu à cause de sa piété, l'attente messianique d'Israël) et par la pratique de la Loi mosaïque, qu'ils considéraient comme essentielle au Salut. Mais ces deux positions fondamentales ont pris des formes différentes selon les groupes et l'évolution des idées. Ainsi, la christologie des ébionites revêt une coloration tantôt adoptianiste, tantôt gnostique (acceptation ou refus de la conception virginale de Jésus, de sa préexistence) ; de même, leur définition de la Loi varie : ils pratiquaient sabbat, circoncision, fêtes juives, bains rituels, mais rejetaient le culte du Temple et les sacrifices sanglants ; ils supprimaient également comme des interpolations les prophéties bibliques non réalisées et les anthropomorphismes. Il reste peu de chose des ouvrages composés par les ébionites (fragments de l'Évangile des ébionites, Kérygmes de Pierre et autres sources utilisées par la littérature pseudo-clémentine).

Insistant sur la continuité entre l'Alliance ancienne et la foi en Jésus-Prophète, les ébionites se voyaient contraints à s'opposer à Paul et à sa conception du salut. Selon eux, Jésus n'a pas abrogé la justice opérée par les œuvres, mais il a montré ce qui dans la Loi était vraiment divin et éliminé ce qui ne l'était pas. Les ébionites disparurent vers le ve siècle.

— Richard GOULET

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Écrit par

  • : docteur de troisième cycle, chargé de recherche au C.N.R.S.

Classification

Autres références

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    • 666 mots

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