ÉCLATEMENT DE LA YOUGOSLAVIE
Mosaïque de peuples née du règlement de la Première Guerre mondiale, intégrée au bloc communiste à partir de 1945 malgré les tentations sécessionnistes de Tito, la république socialiste fédérale de Yougoslavie ne résiste pas à l'effondrement du bloc de l'Est. Au terme d'élections libres qui, partout sauf en Serbie et au Monténégro, ont donné la victoire aux partis nationalistes, quatre républiques proclament leur indépendance en 1991-1992. Si Belgrade renonce vite à imposer sa loi en Slovénie et en Macédoine, ce n'est pas le cas en Croatie et en Bosnie-Herzégovine où vivent d'importantes minorités serbes. Sous les yeux d'une communauté internationale impuissante s'engage donc une longue guerre, accompagnée d'une véritable épuration ethnique menée par les Serbes de Slobodan Milošević, qui ne prend fin qu'en novembre 1995, avec les accords de Dayton. En 1998, les Albanais de la province autonome du Kosovo passent à leur tour à la lutte armée et subissent la répression ordonnée par Milošević, laquelle cesse après les bombardements de l'O.T.A.N. sur la Serbie au printemps de 1999. Après la chute de Milošević en octobre 2000, la République fédérale de Yougoslavie devient, le 4 février 2003, l'État de Serbie-et-Monténégro. Celui-ci éclate à son tour en deux États distincts avec la proclamation d'indépendance du Monténégro, le 3 juin 2006. Le Kosovo, qui avait le statut de protectorat international depuis juin 1999, s'autoproclame indépendant le 17 février 2008, malgré les protestations serbes. L'ensemble des États nés de l'ancienne Yougoslavie se tournent vers l'Union européenne, à laquelle ils sont désormais liés à divers niveaux, sans que le problème des minorités ait été pour autant résolu.
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Écrit par
- Olivier COMPAGNON : professeur d'histoire contemporaine, université Sorbonne nouvelle, Institut des hautes études de l'Amérique latine
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