ÉCLIPSE SOLAIRE DU 29 MAI 1919
Un test crucial : observer des étoiles pendant une éclipse
La trajectoire des rayons lumineux dans l’espace dépendant de la présence de masse ou d’énergie au sein de celui-ci, serait-il possible de vérifier la théorie en observant de telles trajectoires ? Dès 1914, Einstein y avait songé. Lors d’une éclipse totale de Soleil, l’atmosphère terrestre cesse d’être localement éclairée et les étoiles les plus brillantes apparaissent brièvement. Si, à cet instant, la position du Soleil vu de la Terre permet à une étoile de se trouver proche du bord solaire, le rayon lumineux issu de l’étoile va subir le champ gravitationnel intense du Soleil. La trajectoire de ce rayon est alors déviée (défléchie), matérialisant la courbure locale de l’espace-temps provoquée par la masse du Soleil. Si une photographie est alors obtenue, celle-ci montre un léger déplacement de cette étoile par rapport à sa position « réelle », c’est-à-dire lorsque son rayonnement lumineux se trouve hors du champ d’action de la masse du Soleil. Ce déplacement avait été prévu par Newton, selon son modèle de gravitation, pour valoir 0,87 seconde d’arc (0,87’’) lorsque le rayon lumineux est tangent au bord solaire. La théorie d’Einstein prévoit une valeur double, soit 1,75 seconde d’arc.
Pour vérifier la théorie d’Einstein, un jeune astronome de Berlin, Erwin Freundlich, propose d’organiser une expédition en Crimée où l’éclipse solaire du 21 août 1914 serait totale. L’expédition a lieu, mais le ciel se couvre de nuages pendant toute la durée de l’éclipse.
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Écrit par
- Pierre LÉNA : professeur émérite de l'université Paris-VII-Denis-Diderot, membre de l'Académie des sciences
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Médias