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BARBIZON ÉCOLE DE

Les personnalités et les styles Corot

Il serait abusif de lier l'art de Corot (1796-1875) aux styles des seuls artistes du groupe de Barbizon. La peinture d'histoire à intentions didactiques et la peinture religieuse qu'il exposa régulièrement dans les Salons annuels, après 1830, comptent autant dans son œuvre que le paysage « pur » – vues prises sur le motif ou composées à l'atelier – qu'il rapporta de ses séjours en Italie ou qu'il multiplia à l'occasion de ses incursions en forêt de Fontainebleau, en Normandie, en Auvergne ou en Bretagne. La longue carrière de Corot se régla ainsi sur l'alternance de ses voyages et de ses retraites parisiennes au cours desquelles il préparait les grandes compositions qu'il envoyait aux Salons. Jusqu'aux environs de 1855, Corot s'occupa peu de la figure humaine. Ensuite, le portrait prit dans son art une importance croissante. De petit format, les études de Corot, très appréciées aujourd'hui, restèrent longtemps imprégnées de la manière en faveur chez les paysagistes actifs à Rome au tout début du siècle : le paysage, où souvent constructions et villages s'imbriquent dans la nature, est réduit à de grandes masses qui s'articulent en larges contrastes de zones ensoleillées et d'ombres plates. Simplifiant les formes dans leurs masses architecturales et dans leurs harmonies tonales, un tel style évoque immédiatement des compositions claires et stables, qui ne sont pas sans rappeler les recherches ingristes contemporaines : la représentation d'un espace effectivement profond y est accessoire ; en revanche, le peintre organise l'espace comme une surface aux éléments juxtaposés dans leur forme et leur couleur.

<it>Paysage avec massif d'arbres. Scène pastorale</it>, C. Corot - crédits : Erich Lessing/ AKG-images

Paysage avec massif d'arbres. Scène pastorale, C. Corot

La connaissance de la peinture des paysagistes du xviie siècle que Corot manifesta, ainsi que sa dévotion particulière à l'art de Claude Lorrain et des peintres des Pays-Bas, l'aidèrent à adopter une manière différente où les effets de clair-obscur et des textures richement colorées prirent une importance accrue. Corot ne cessa pas pour autant de montrer une prédilection marquée pour le caractère solide et rassurant des formes : arbres, collines ou villages. Les toiles de grand format qu'il peignit jusque vers 1850, scènes historiques ou religieuses intégrées à de vastes paysages, doivent leur caractère monumental à l'attirance du peintre pour une topographie solide et palpable.

Dans les grandes compositions qu'il exposa régulièrement aux Salons du second Empire, le goût de Corot pour les contrastes de tons s'était modifié ; les sujets eux-mêmes étaient différents, plus idylliques et chargés de mélancolie : danses de nymphes, invocations à la nature, etc. Corot ne désavouait pas pour autant la peinture exécutée sur le motif et faisait accrocher au Salon de 1847 une petite Étude d'extérieurs faite à Rome. Il indiquait par là l'importance qu'il accordait à la peinture de plein air, exemple qui allait bientôt devenir capital pour les jeunes peintres qui l'admiraient. En fait, Corot continuait à travailler d'après nature, peu fidèle aux limites géographiques de Barbizon, au moment (1863) où les jeunes peintres de paysage, Monet, Sisley, Bazille et Renoir – qui allaient créer l'impressionnisme – venaient peindre en forêt de Fontainebleau. Dans la dernière phase de son style, Corot s'efforcera de rendre les effets de lumière et de couleur. L'heure était à la couleur et il suivait en cela ses camarades du groupe de Barbizon qui s'attachaient moins à traduire le caractère stable et monumental du paysage que les modifications apportées à celui-ci par les divers moments atmosphériques. Les jeux subtils de la lumière sur la nature pouvaient alors être rendus par des touches de couleurs qui avivaient les surfaces éclairées et rehaussaient de reflets l'opacité des ombres. Cette exécution vibrante et colorée[...]

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Écrit par

  • : professeur émérite à l'université de Californie, Berkeley (États-Unis)

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Médias

<it>Paysage avec massif d'arbres. Scène pastorale</it>, C. Corot - crédits : Erich Lessing/ AKG-images

Paysage avec massif d'arbres. Scène pastorale, C. Corot

<it>La Clairière</it>, N. Diaz de la Peña - crédits : AKG-images

La Clairière, N. Diaz de la Peña

<it>Scène pastorale</it>, C. Troyon - crédits :  Bridgeman Images

Scène pastorale, C. Troyon

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  • ATELIER, art

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    ...l'appropriation et de l'accumulation se crée une esthétique du fugitif, dans un atelier aérien, univers de valeurs sans prix. En France, c'est la vie de bohème, l' école de Barbizon, l'exode en Bretagne et même à Tahiti. Tout cela afin d'inaugurer un espace imaginaire qui a du mal à se constituer. L'auberge de la...
  • COROT JEAN-BAPTISTE CAMILLE (1796-1875)

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    ...peintures – peut-être un peu moins de trois mille œuvres –, Corot exerça une grande influence sur tous les suiveurs qui adoptèrent sa manière mais aussi sur les artistes dugroupe de Barbizon – et ainsi, dans l'Europe entière, en particulier chez les Macchiaioli italiens à la génération suivante.
  • DIAZ DE LA PEÑA NARCISSE VIRGILE (1807-1876)

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    Fils d'un exilé espagnol, Narcisse Virgile Diaz de la Peña a une jeunesse errante : de Bordeaux, sa ville natale, à Paris en passant par l'Angleterre ou le Languedoc. Jeune apprenti dans une fabrique de porcelaines de Paris, il s'initie à l'emploi des couleurs et fait la connaissance des peintres...

  • DUPRÉ JULES (1811-1889)

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    Fort apprécié pour ses paysages, considéré souvent comme l'un des précurseurs de l'impressionnisme, Jules Dupré est issu de cette génération de peintres qui, à partir de 1830, formèrent autour de Théodore Rousseau l'école de Barbizon, l'une des tendances du courant réaliste....

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