- 1. Une planète dominée par l'homme
- 2. La biodiversité ébranlée
- 3. L'écologie : science subversive ?
- 4. Vers une science citoyenne
- 5. Prendre en compte les services écologiques
- 6. L'évaluation des écosystèmes pour le millénaire
- 7. L'écologie, foyer d'effervescence scientifique
- 8. Sauver la biodiversité
- 9. S'inspirer de la nature
- 10. Vers une écologie de la santé
- 11. Réconcilier l'homme et la biosphère
- 12. Bibliographie
ÉCOLOGIE ET SOCIÉTÉ
L'écologie, foyer d'effervescence scientifique
Science du xxie siècle par excellence, l'écologie connaît, dans la mouvance évoquée ci-dessus, un renouveau sans précédent. De nouveaux champs de recherche s'ouvrent, souvent à l'interface de plusieurs disciplines, tandis que de nouvelles disciplines s'affirment pour mieux répondre aux défis de la planète Terre.
Résumer une telle effervescence – et qui plus est une effervescence en cours, non encore stabilisée – est un exercice risqué dans lequel il est difficile de faire la part de l'objectif et du subjectif, de ce qui est acquis et de ce qui est projeté. Mais c'est déjà, en soi, la preuve qu'une dynamique profonde est amorcée. Pour l'illustrer, on insistera sur les cristallisations qui s'inscrivent implicitement ou explicitement dans la perspective d'une réconciliation de l'homme avec la nature, parce que là en est le moteur. Trois de ces foyers de renouveau sont évoqués ici :
– Le premier, marqué par un tel objectif, regroupe divers courants touchant à un même champ scientifique et opérationnel, celui de la sauvegarde de la biodiversité, c'est-à-dire du vivant dans toute sa diversité. Qu'on l'appelle aujourd'hui biodiversité et non plus nature ne change rien au problème, à ceci près, et ce n'est pas rien, que beaucoup y réintroduisent l'homme et les cultures.
– Un deuxième foyer peut être identifié dans ce qui touche à la transformation de la nature. Agir sur la nature, c'est ainsi qu'est née l'agriculture. Coopération avec elle d'abord, il y a quelque dix mille ans : la domestication de bovins, caprins, ovins, porcins, chevaux, poules, dindons... comme de diverses graminées relève en effet de la coopération (Barbault, 2006). Avec le développement de l'agronomie et les succès de la révolution industrielle, des distances de plus en plus grandes ont été prises avec la nature dite sauvage au point d'aboutir, après la Seconde Guerre mondiale, à son rejet total sous le règne de l'agro-industrie. Deux mouvements se dessinent clairement désormais : l'ingénierie écologique, clairement constituée en science, et les agricultures vertes, qui pourraient se réclamer de l'écologie.
– Un troisième foyer novateur – un quatrième si l'on entend entériner la divergence décrite ci-dessus dans le champ des « transformateurs de la nature », quoique tous deux visent à sa réappropriation – est celui de l'écomédecine.
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Écrit par
- Robert BARBAULT : professeur à l'université de Paris-VI-Pierre-et-Marie-Curie, directeur du département écologie et gestion de la biodiversité, Muséum national d'histoire naturelle, Paris
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Médias