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ÉCONOMIE (Définition et nature) Enseignement de l'économie

L 'Université française comptait, en 2011-2012, un peu plus de cent quarante-cinq mille étudiants dans ses filières d'économie et de gestion. Bien que l'économie soit devenue une matière scolaire à part entière dont l'enseignement commence dès le lycée, bien qu'il existe, depuis 1960, un baccalauréat économique (à l'époque le bac B), lequel a été maintenu lors de la réorganisation de ce diplôme en 1993 (devenu bac E.S.), l'enseignement de cette discipline peine encore à trouver sa légitimité et son contenu. Les contestations, portant sur une trop grande mathématisation de l'enseignement économique et, au-delà, sur son contenu idéologique, ont conduit à la rédaction de plusieurs rapports : en 2001, celui de Jean-Paul Fitoussi, professeur d'économie à l'Institut d'études politiques de Paris, sur l’enseignement de l’économie à l’université ; en 2008, celui de Roger Guesnerie, professeur d’économie au Collège de France, sur l’enseignement de l’économie dans le secondaire – notamment sur le contenu des programmes de la voie « sciences économiques et sociales » (S.E.S.) et des manuels qui y sont utilisés. Les débats autour de ces rapports ont montré que, chez beaucoup d'étudiants mais aussi d'enseignants, le sens même de la matière posait encore problème.

Étymologiquement, l'« économie politique » signifie la « gestion de l'État » et les premiers textes qui se sont définis comme des textes d'économie politique étaient des réflexions sur les finances publiques. Dans son Dictionnaire philosophique, Voltaire oppose l'économie domestique, qui est la gestion quotidienne de la vie familiale, à l'économie politique, qui est celle des affaires publiques. L'assimilation progressive de la richesse de l'État à celle de la nation a fait de l'économie politique l'étude de la production et de l'échange, sans que le mot politique ait d'autre sens que celui d'une référence à la société dans son ensemble. Pourtant, il n'est pas rare que le terme « politique », dans l'expression « économie politique », soit interprété comme l'acceptation plus ou moins implicite par les économistes du caractère partisan de leur savoir et de leur dire.

Les réticences historiques de la France face à l'économie politique

L'économie n'a jamais vraiment connu en France le statut qu'elle a acquis dans le monde anglo-saxon, même si l'expression « économie politique » a reçu son sens moderne d'un Français, Antoine de Montchrestien. C'est, en effet, en intitulant en 1615 un texte adressé au roi Louis XIII « Traité d'économie politique » que ce gentilhomme normand à la vie tumultueuse a fait entrer l'expression dans le langage courant. Depuis que James Steuart, Écossais jacobite ayant acquis l'essentiel de sa formation intellectuelle en France, a introduit le mot en Grande-Bretagne au milieu du xviiie siècle, ce champ de réflexion a connu dans ce pays un développement marquant. La parution d'ouvrages, rétrospectivement fondateurs, confirme cette évolution, notamment le livre d'Adam Smith sur la Richesse des nations en 1776, et celui de David Ricardo sur Principes de l'économie politique en 1817. En 1816 paraissent les Conversations on Political Economy de Jane Marcet. Le livre se présente comme des cours de catéchisme, sous forme de questions-réponses, et donne, de façon abrégée et simplifiée, l'essentiel des idées économiques de l'époque, notamment, à partir de la deuxième édition, celles de David Ricardo. Cet ouvrage rencontre en son temps un réel succès populaire et ne connaîtra pas moins de sept éditions. Dès lors, la discipline est introduite dans le système d'enseignement, y compris dans celui, sommaire, qui[...]

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  • MARITIMISATION DE L'ÉCONOMIE

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