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ÉCONOMIE (Histoire de la pensée économique) Théorie néo-classique

Le producteur et le consommateur

Le consommateur retire de la consommation de chaque bien une satisfaction, ce que l'économiste appelle l'utilité du bien. Comme il y a un effet de saturation, la satisfaction procurée par la consommation d'une unité supplémentaire de bien est de moins en moins importante. Par ailleurs, en regard de chaque acte de consommation, il faut mettre le désagrément du prix à payer pour acquérir le bien que l'on souhaite consommer. Un consommateur achète tant que l'utilité qu'il retire de la consommation d'une unité supplémentaire de bien, ce que les économistes appellent l'utilité marginale, est supérieure au désagrément, c'est-à-dire au prix de cette unité supplémentaire de bien. Il s'arrête à un moment défini comme son équilibre, qui correspond au moment où l'utilité marginale est égale au prix.

La satisfaction du producteur, c'est le produit de ses ventes ; son désagrément, ses coûts. Les rendements décroissants, que les économistes néoclassiques ont hérité de leurs prédécesseurs, se traduisent par une augmentation des coûts plus que proportionnelle à celle des quantités produites. Au fur et à mesure qu'il produit et que le coût de l'unité supplémentaire produite, ce que les économistes appellent le coût marginal, s'accroît, le bénéfice par unité vendue, qui est égal à la différence entre le prix et le coût marginal, s'amenuise. Et ce jusqu'au moment où prix et coût marginal sont identiques, moment qui correspond à la production maximale de l'entreprise, au-delà de laquelle toute production supplémentaire se traduirait par des pertes.

De cette description de chacun des deux acteurs de l'économie pris individuellement, l'économiste néoclassique passe au niveau de l'économie générale par l'intermédiaire du marché où se fait leur mise en relation. L'apport des néoclassiques par rapport aux classiques est une vision double de la concurrence. Pour les classiques, la concurrence est une contrainte qui s'exerce essentiellement sur les offreurs. Offreurs de travail, les salariés en concurrence entre eux doivent accepter les salaires les plus bas, correspondant au minimum vital. Offreuses de marchandises, les entreprises vendent leur production à des prix qui ne s'écartent jamais durablement des conditions de production, car les fonds des capitalistes se déplacent en permanence en fonction de la profitabilité des activités. Pour les néoclassiques, le marché a une dimension supplémentaire, dans la mesure où s'y expriment la concurrence entre offreurs mais aussi celle entre demandeurs.

Dans leur souci de scientificité, les néoclassiques définissent très précisément la concurrence. C'est le fondateur de l'école de Chicago, Frank Knight (1885-1973), qui en énonce de la façon la plus nette les quatre éléments constitutifs : la liberté d'échanger ou de ne pas échanger ; l'égalité de tous les participants au marché, en particulier dans l'information sur les produits échangés ; un très grand nombre d'intervenants sur le marché (l'atomicité) qui rend chacun incapable de modifier à son profit le prix d'un bien ; l'homogénéité des produits dans le temps et dans l'espace.

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