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ÉCONOMIE INDUSTRIELLE

L'exercice du pouvoir de marché

L'existence d'un pouvoir de marché a des conséquences négatives en termes d'efficacité économique. Le droit de la concurrence a pour principal objectif de prévenir les excès qui peuvent en découler et de favoriser la concurrence. Des instances telles que le Conseil de la concurrence en France ou la Direction générale de la concurrence de la Commission européenne jugent de ces problèmes dans un cadre juridique précis qui définit les notions d'entraves à la concurrence et d'abus de position dominante, concepts qui englobent la plupart des comportements que nous allons décrire.

Dans certaines industries, les coûts d'entrée et les coûts fixes sont tellement élevés qu'une seule entreprise peut être active et couvrir ses coûts. La situation qui émerge est alors un monopole, dit monopole naturel. Par exemple, la mise en place et le maintien d'un réseau ferré, la distribution d'électricité ou d'eau correspondent à des monopoles naturels. Le secteur des télécommunications interurbaines a présenté les caractéristiques d'un monopole naturel avant qu'elles ne disparaissent du fait du progrès technologique. Le secteur est alors passé du statut de monopole naturel à celui d'une industrie concurrentielle. Les situations de monopole naturel justifient une intervention directe des pouvoirs publics qui peut prendre la forme de nationalisations ou d'un contrôle exercé sur les activités d'une entreprise privée par un organisme public de tutelle. Dans ce contexte, la principale source de problèmes tient à la difficulté pour la tutelle d'acquérir l'information nécessaire au contrôle, et d'inciter l'entreprise à se conformer aux objectifs assignés. L'étude de ces problèmes relève de la théorie de la réglementation.

Le monopole

Une entreprise est dite en monopole sur son marché si elle distribue un produit pour lequel il n'existe pas d'autre produit qui pourrait remplir la même fonction ou une fonction proche (un substitut). Si, dans des cas extrêmes, le concept est facile à définir (la distribution d'eau par exemple), la notion dépend de ce que l'on entend par marché et par produit. Par exemple, le monopole de distribution d'électricité d'E.D.F. n'a jamais concerné le marché plus vaste de l'énergie.

N'étant pas soumis à la pression de la concurrence, un monopole dispose d'une grande marge de manœuvre dans la fixation de ses prix. Le choix du prix doit cependant tenir compte du fait que toute hausse des prix induit une baisse du volume des ventes. Supposons que le monopole doive décider s'il fixe un prix très élevé (20 euros), un prix élevé (15 euros) ou un prix bas (10 euros), la production coûtant 5 euros par unité. S'il retient le prix bas, il vend 30 (en milliers d'unités). Son profit (en millier d'euros) est la différence entre le revenu des ventes (300) et le coût de production (150), soit 150. S'il adopte un prix élevé, il vend 20. Les ventes ont baissé mais le profit s'élève à 200, reflétant le prix plus élevé. Si finalement, il choisit le prix très élevé, les ventes baissent à 10. Le profit retombe alors à 150. L'augmentation de la marge, lorsque le prix monte de 10 euros à 15 euros, compense la baisse des ventes, et le profit augmente. En revanche, augmenter le prix de 15 euros à 20 euros réduit tellement les ventes que le profit diminue. Le prix de monopole est celui qui donne le profit le plus élevé, donc 15 euros. Cet exemple illustre le fait que le monopole tend à fixer un prix élevé, et que ce prix est d'autant plus élevé que la demande est peu sensible au prix. En effet, le monopole monte ses prix tant que la perte de clientèle qui en résulte reste faible.

Du point de vue collectif, ces prix élevés sont[...]

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Stratégie commerciale en matière de fixation des prix - crédits : Encyclopædia Universalis France

Stratégie commerciale en matière de fixation des prix

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