- 1. Un timide retour de la croissance
- 2. Les raisons du ralentissement
- 3. Le syndrome de la pénurie d'épargne
- 4. La douloureuse transition des pays de l'Est
- 5. Un nouvel espace pour l'Europe de l'Ouest
- 6. Accroissement de l'aide au Tiers Monde
- 7. Déceptions au sujet du développement
- 8. Le poids accru de l'endettement
- 9. Menaces sur le commerce mondial
- 10. La zone de libre-échange nord-américaine
- 11. Les progrès de l'intégration en Amérique latine
- 12. Rivalités sur l'intégration en Asie
- 13. Un nouveau plan pour l'Afrique
- 14. Le Moyen-Orient victime de la guerre
ÉCONOMIE MONDIALE 1991 : une économie convalescente
La zone de libre-échange nord-américaine
La crainte d'une « forteresse Europe » n'a pas été étrangère aux initiatives pour la formation de blocs commerciaux sur le continent américain et en Asie. Ainsi, des négociations devant aboutir à la création d'une zone de libre-échange entre les États-Unis, le Canada et le Mexique se sont-elles ouvertes le 12 juin à Toronto. Ce projet N.A.F.T.A. (North American Free Trade Agreement, en français : A.L.E.N.A.) – le plus important du genre – vise à créer un marché de 360 millions de consommateurs avec un P.I.B. de 6 000 milliards de dollars. Le Canada et le Mexique, qui représentent 32 p. 100 du commerce extérieur des États-Unis, pourraient ainsi porter cette participation à 40 p. 100. Le projet N.A.F.T.A. est conçu comme une extension, sous réserve de certains aménagements, de l'accord C.U.S.T.A. (Canada-United States Trade Agreement), entré en vigueur aux États-Unis et au Canada en janvier 1989, et aux termes duquel, dès 1998, tous les échanges entre ces deux pays se feront en franchise de droits.
L'ouverture de la négociation a fait suite au renouvellement pour deux ans par le Congrès de Washington, le 24 mai, de la procédure du fast track selon laquelle les accords commerciaux négociés par l'administration (il s'agissait essentiellement de l'Uruguay Round et de la zone de libre-échange nord-américaine) ne pourraient faire l'objet d'amendements avant leur ratification. L'objectif des négociateurs des trois pays était de s'entendre au début de 1992 sur un texte qui fixât les échéances pour l'élimination des droits de douane et déterminât les règles d'origine (en fonction des composants importés des pays tiers) ainsi que la procédure de règlement des différends. Dans le domaine des services, la délégation américaine a profité de l'occasion pour soulever la question des restrictions imposées par le Canada dans le domaine culturel (radiotélévision et édition) et des investissements directs, tandis que le Canada et le Mexique mettaient en cause le fait que leurs banques n'avaient accès qu'à un seul État et non à l'ensemble du territoire américain – une limitation n'existant pas chez eux.
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Écrit par
- Tristan DOELNITZ : journaliste économique et financier
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