- 1. Un timide retour de la croissance
- 2. Les raisons du ralentissement
- 3. Le syndrome de la pénurie d'épargne
- 4. La douloureuse transition des pays de l'Est
- 5. Un nouvel espace pour l'Europe de l'Ouest
- 6. Accroissement de l'aide au Tiers Monde
- 7. Déceptions au sujet du développement
- 8. Le poids accru de l'endettement
- 9. Menaces sur le commerce mondial
- 10. La zone de libre-échange nord-américaine
- 11. Les progrès de l'intégration en Amérique latine
- 12. Rivalités sur l'intégration en Asie
- 13. Un nouveau plan pour l'Afrique
- 14. Le Moyen-Orient victime de la guerre
ÉCONOMIE MONDIALE 1991 : une économie convalescente
Rivalités sur l'intégration en Asie
Les États de l'Association du Sud-Est asiatique (A.S.E.A.N.) ont conclu un accord le 8 octobre 1991, le projet A.F.T.A. (A.S.E.A.N. Free Trade Association), en vue de la création d'une zone de libre-échange dans un délai de quinze ans. Selon le pacte qui devait être signé à la fin de janvier 1992 lors du sommet de l'organisation à Singapour, les six pays membres – Brunéi, Indonésie, Malaisie, Philippines, Singapour et Thaïlande – orienteront vers l'économie une assemblée dont la finalité était initialement politique. En effet, l'A.S.E.A.N. avait été constituée en 1967 en vue de résister à la menace communiste dans le Sud-Est asiatique.
Cette évolution a été motivée autant par les progrès de la détente Est-Ouest que par l'émergence, ou le renforcement, de groupements commerciaux en Europe et en Amérique du Nord. La Malaisie a proposé un Groupement économique de l'Asie du Sud-Est, l'E.A.E.G. (East Asia Economic Grouping), visant à l'intégration d'un marché regroupant, au début des années 1990, 320 millions de consommateurs. L'Indonésie, les Philippines et Singapour trouvant ce projet trop ambitieux, il a été édulcoré. Un système de tarification préférentielle comportant des droits de 0 à 5 p. 100 y a été incorporé, mais la liste des produits concernés demeurait à déterminer. Il a également été convenu qu'un certain nombre de participants (n'excédant pas cinq) pourraient se soustraire à quelques-unes des obligations prévues par le traité.
Ces reculades ont été bien accueillies par Washington, qui craignait que l'E.A.E.G. n'aboutît à « couper l'Asie en deux ». Au lieu du « groupement » envisagé, la concertation n'aura lieu que dans le cadre d'un « comité de consultations » (caucus) similaire à celui de la Coopération économique du Pacifique (A.P.E.C.) qui réunit, depuis 1989, les États-Unis, le Canada, le Japon, la Corée du Sud, l'Australie, la Nouvelle-Zélande et l'A.S.E.A.N. La Chine, Hong Kong et Taïwan y ont adhéré en novembre.
Le contraste entre les pays les plus dynamiques d'Asie et les autres s'est accentué en 1991. La croissance de l'ensemble du continent a connu un certain ralentissement : son taux descendait aux alentours de 5 p. 100, selon l'estimation du F.M.I., contre 5,5 p. 100. Cependant, les sept pays les plus performants (Corée du Sud, Hong Kong, Indonésie, Malaisie, Singapour, Thaïlande et Taïwan) se maintenaient à un taux proche de 7 p. 100.
La Banque asiatique de développement (B.As.D.) a estimé, dans son rapport annuel publié en avril, que la guerre du Golfe avait coûté plus de 1,2 milliard de dollars aux pays d'Asie. Cette somme représente non seulement les exportations perdues, mais aussi le manque à gagner sur les revenus des quelque six cent mille travailleurs employés dans le Golfe avant l'invasion irakienne du 2 août 1990.
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Écrit par
- Tristan DOELNITZ : journaliste économique et financier
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