- 1. Un timide retour de la croissance
- 2. Les raisons du ralentissement
- 3. Le syndrome de la pénurie d'épargne
- 4. La douloureuse transition des pays de l'Est
- 5. Un nouvel espace pour l'Europe de l'Ouest
- 6. Accroissement de l'aide au Tiers Monde
- 7. Déceptions au sujet du développement
- 8. Le poids accru de l'endettement
- 9. Menaces sur le commerce mondial
- 10. La zone de libre-échange nord-américaine
- 11. Les progrès de l'intégration en Amérique latine
- 12. Rivalités sur l'intégration en Asie
- 13. Un nouveau plan pour l'Afrique
- 14. Le Moyen-Orient victime de la guerre
ÉCONOMIE MONDIALE 1991 : une économie convalescente
Un nouveau plan pour l'Afrique
L'Afrique de 1991 continue à souffrir de ses maux habituels : faiblesse des cours des denrées tropicales, poussée démographique, inadaptation des systèmes de gouvernement dans de nombreux pays. À ces « calamités » s'ajoute le ralentissement de la demande à l'importation des pays industrialisés. La croissance des pays de l'Afrique subsaharienne a été estimée par le F.M.I. à environ 2,25 p. 100. Si ce taux est resté pratiquement inchangé par rapport à celui de 1990, le revenu par habitant, lui, a subi une baisse de 1 p. 100. D'une année sur l'autre, l'inflation est passée dans ces pays de 22,75 p. 100 à 24 p. 100. Pris dans son ensemble, le continent devait cependant enregistrer une meilleure performance, avec une expansion économique de 3,2 p. 100, contre 2,1 p. 100 en 1990.
En vue de l'assemblée générale de l'O.N.U. sur la crise économique africaine, qui a eu lieu du 3 au 13 septembre, Javier Perez de Cuellar, secrétaire général de l'Organisation, a fait une évaluation « décevante » du Programme d'action des Nations unies pour le redressement économique et le développement de l'Afrique, qui a porté sur la période 1986-1990.
Le produit intérieur brut du continent, au cours de ces cinq années, s'est accru annuellement de 2,3 p. 100 en termes réels, mais le revenu par habitant a reculé de 0,7 p. 100. La chute des cours des produits de base, qui représentent 70 p. 100 des ressources de l'Afrique, s'est traduite par un manque à gagner de 50 milliards de dollars. Le taux de couverture des importations, qui avait été de 76 p. 100 dans la période 1981-1985, est tombé à 54 p. 100. Les apports financiers nets, réduits, en termes réels, de 24,6 milliards de dollars, en 1986, à 23,3 milliards, n'ont pu compenser ces pertes.
Le secrétaire général des Nations unies a donc proposé un ensemble de mesures susceptibles de porter la croissance économique à 6 p. 100, comme dans les années 1960 et 1970. L'aide publique au développement devrait atteindre 30 milliards de dollars (contre 21 milliards en 1989) et augmenter d'au moins 4 p. 100 par an d'ici à la fin du siècle. Il était aussi question de créer un fonds de diversification destiné à réduire la dépendance de l'Afrique à l'égard des exportations de produits de base.
La Commission économique des Nations unies a évalué la dette extérieure de l'Afrique à 272 milliards de dollars. Le vice-président des États-Unis, Dan Quayle, a annoncé en septembre que son pays acceptait d'effacer, à hauteur de 419 millions de dollars, une partie de la dette de huit pays africains (Ghana, Kenya, Madagascar, Malawi, Mozambique, Sénégal, Tanzanie et Ouganda). Les remises de dettes de la France à l'égard des pays de la zone franc ont atteint 11,4 milliards de francs en 1990.
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Écrit par
- Tristan DOELNITZ : journaliste économique et financier
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