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ÉCONOMIE MONDIALE 1991 : une économie convalescente

Le Moyen-Orient victime de la guerre

En 1991, seuls les pays de l'Est ont connu une dégradation économique supérieure à celle qui a affecté le Moyen-Orient. La guerre du Golfe a provoqué non seulement des destructions au Koweït et en Irak, mais aussi la dislocation de circuits commerciaux et le rapatriement de nombreux travailleurs immigrés dans leur pays d'origine qui, dès lors, ont été privés d'importants transferts financiers. En outre, il a fallu assurer une grande partie du financement du conflit.

Les pays de la région ont subi une croissance négative de — 4 p. 100 (selon le F.M.I.), après une progression de 0,7 p. 100 en 1990. Leur balance courante devait enregistrer un déficit de 43 milliards de dollars, après un excédent de 10 milliards l'année précédente. Le taux d'inflation, au cours de ces deux années, est passé de 13 p. 100 à près de 15,5 p. 100. Sur le plan financier, les pays arabes – surtout ceux du Golfe – ont été affectés par le scandale de la B.C.C.I. (Banque de crédit et de commerce international), dont le principal actionnaire était l'émir d'Abu Dhabi, cheikh Zayed ben Sultan al Nahyan. Sa banqueroute a porté atteinte à la réputation des banques arabes.

À la fin de 1991, l'économie mondiale se trouvait aux prises avec des problèmes d'adaptation. Les États-Unis s'efforçaient de réconcilier l'incitation à l'entreprise – ingrédient essentiel de leur dynamisme – et la maîtrise des finances publiques. La Communauté européenne devait envisager la possibilité de s'élargir aux États membres de l'A.E.L.E. Les pays de l'Est commençaient le difficile apprentissage de l'économie de marché.

Cette dernière s'imposait un peu partout, avec une multiplication des privatisations. Une telle avancée semblait reléguer au deuxième plan le problème de l'endettement, notamment en Amérique latine. Cependant, les craintes d'une pénurie de capitaux, face aux nouveaux besoins de financement de l'est de l'Europe, ont posé en termes nouveaux la question de la solvabilité des emprunteurs. C'est l'adoption progressive de l'orthodoxie financière, sous l'influence des institutions internationales, qui a tracé la voie et a permis la réalisation de progrès significatifs vers l'intégration régionale.

Dans cette économie mondiale en mutation, à la recherche d'un nouveau souffle, la capacité des dirigeants à s'adapter et à réaliser les ajustements nécessaires s'est révélée déterminante. En queue de peloton figuraient les pays de l'Afrique subsaharienne, où les régimes de parti unique n'ont toujours pas cédé aux exigences de la démocratie. En Union soviétique, l'absence de relais crédibles entre les anciennes structures et les lois du marché suscitait encore plus d'inquiétudes.

Une fois de plus, le Japon, malgré l'épreuve de ses scandales financiers, a continué à faire cavalier seul, affirmant sa puissance grâce à un modèle peu accessible à ses principaux concurrents.

Ces contrastes n'ont pas empêché de nouveaux progrès vers l'harmonisation des règles de la gestion économique. Les réformes structurelles imposées par les institutions financières multilatérales avaient constitué une première étape. La communauté internationale se préparait à normaliser les conditions de la concurrence dans le monde. La relance de l'Uruguay Round en a été l'expression.

— Tristan DOELNITZ

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