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ÉCONOMIE MONDIALE 1991 : une économie convalescente

La douloureuse transition des pays de l'Est

Les pays de l'Est et l'Union soviétique auraient-ils atteint le creux de la vague ? C'est ce qu'ont suggéré les économistes du F.M.I. En tout cas, pour bénéficier du soutien de la communauté internationale, de son assistance financière et de l'ouverture de ses marchés, chacun de ces pays devra mettre en œuvre de profondes réformes structurelles.

Dans ses Perspectives économiques mondiales publiées en mai, le F.M.I. avait anticipé une croissance négative de — 1,3 p. 100 en 1991 pour six pays d'Europe centrale et orientale : Bulgarie, Hongrie, Pologne, République fédérale tchèque et slovaque (nouveau nom de la Tchécoslovaquie) Roumanie et Yougoslavie. Cinq mois plus tard, le recul était porté à — 12,0 p. 100. Si l'on inclut l'Union soviétique, le déclin économique devait se chiffrer à 10,6 p. 100 en 1991, après — 3,6 p. 100 l'année précédente. Compte tenu des incertitudes, le F.M.I. n'a pas publié de chiffres séparés pour l'U.R.S.S., mais on pouvait conclure, en comparant les prévisions pour 1992, que les perspectives pour ce dernier pays étaient moins favorables que pour ses anciens partenaires.

Dès le début de 1991, les nouveaux dirigeants des pays de l'Est avaient pris la décision de dissoudre le C.A.E.M., leur « marché commun ». Le 28 juin, à Budapest, c'était chose faite. Cette liquidation a constitué le principal facteur de dégradation de la situation en 1991, mais elle était devenue inévitable depuis que, le ler janvier, le rouble avait cessé d'être une monnaie d'échange. Elle a été suivie de peu par celle du pacte de Varsovie le 1er juillet. Les échanges au sein du C.A.E.M. comptaient précédemment pour une proportion comprise entre le tiers et les quatre cinquièmes du total des échanges des pays membres. On estimait leur réduction à venir entre 35 et 75 p. 100. Les lenteurs de l'adaptation des entreprises aux normes internationales de qualité se sont traduites par des pertes de débouchés et des ruptures d'approvisionnements. La chute des exportations est intervenue pour environ un tiers dans la baisse de la production de ces pays en 1991.

Bien qu'en rapide développement, le secteur privé restait encore embryonnaire en 1991 et n'était pas pris en compte dans les estimations des institutions internationales. Le chômage, négligeable sous l'ancien régime, affectait entre 2 et 4 p. 100 de la population active (7,5 p. 100 en Pologne).

Sur le plan politique, l'année 1991 a été marquée par la fin de l'Union soviétique. L'Ukraine et la Biélorussie ont accepté, par un accord signé le 15 octobre, de se joindre à huit autres républiques (Azerbaïdjan, Arménie, Kazakhstan, Kirghizstan, Russie, Tadjikistan, Turkménistan et Ouzbékistan) pour constituer un « espace économique commun ». Une réunion au sommet, tenue le 21 décembre à Alma-Alta, a consacré la disparition de l'ancienne U.R.S.S. et son remplacement par la Communauté des États indépendants (C.E.I.). Celle-ci regroupe onze républiques : en dehors des trois États baltes, seule la Géorgie s'était abstenue. Le partage des responsabilités militaires a été réglé le 30 décembre. La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (B.E.R.D.), destinée à favoriser les réformes des pays de l'Est et leur adaptation à l'économie de marché, a été inaugurée le 15 avril 1991 à Londres. Selon ses experts, dans les vingt années à venir, de 2 500 à 3 000 milliards de dollars seront nécessaires à ces pays pour atteindre un niveau de développement comparable à celui des pays occidentaux. Approuvé le 4 septembre, le programme d'emprunts de la B.E.R.D. sur le marché des capitaux internationaux a porté sur 800 millions d'écus pour la période allant jusqu'à décembre[...]

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