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ÉCONOMIE MONDIALE 1992 : vers un nouveau modèle de croissance?

L'Afrique affectée par la sécheresse et le surpeuplement

Le continent noir a été victime, en 1992, d'une sécheresse sans précédent ; plus de 60 millions de personnes étaient menacées de famine, en particulier dans la partie australe. Les difficultés sont dues également à la croissance démographique, qui, avant même ces événements, a fait baisser la production alimentaire par habitant. C'est ce qu'a souligné la Banque africaine de développement (B.A.D.) à l'occasion de sa réunion annuelle, à la mi-mai, à Dakar. Le taux de croissance démographique de l'Afrique est, à 3,3 p. 100, le plus élevé du monde sur le plan régional, avec pour corollaire une baisse inexorable du niveau de vie. Les Indicateurs sociaux du développement en 1991-1992, un document de la Banque mondiale, publié en septembre 1992, signale que, parmi les pays en développement, les reculs les plus spectaculaires du niveau de vie ont été enregistrés en Afrique.

La B.A.D. a fait valoir que le ralentissement de l'aide publique, laquelle intervient pour 43 p. 100 dans les investissements bruts du continent, devrait être relayé par l'investissement privé. Cette idée a été retenue pour le programme des Nations unies pour le développement et la croissance en Afrique, renouvelé en 1992 pour une période de cinq ans. Son objectif est de porter la croissance de 2,3 à 6 p. 100 par an. Le secrétaire général de l'O.N.U., Boutros Boutros-Ghali, a expliqué, le 28 décembre, que le redressement passait par une réduction de l'endettement ; ce dernier atteignait, pour les pays de l'Afrique subsaharienne, 106 p. 100 du P.I.B., contre 37,4 p. 100 pour ceux de l'Amérique latine.

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