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ÉCONOMIE MONDIALE 1994 : l'assainissement à mi-parcours

Divergences cycliquesmais convergence conjoncturelle

En 1994, l'optimisme au sujet de la conjoncture mondiale a été surtout inspiré par le contraste avec l'année précédente. L'activité, en effet, a été en hausse dans l'ensemble des économies développées ainsi que dans une partie de celles d'Asie et d'Amérique latine. Mais cette simultanéité ne signifiait pas que les cycles aient été en phase, ceux des États-Unis et des autres pays anglo-saxons se situant désormais en période de maturité. D'où les différences dans les politiques monétaires pratiquées ici et là. Le conseil de la Réserve fédérale américaine a donné, en février, le signal d'un durcissement qui a été bien accueilli un peu partout ailleurs dans son principe, puisque l'on voyait là une précaution précoce contre le danger de surchauffe et une remontée de l'inflation. Mais cette initiative a, paradoxalement, provoqué une hausse des taux d'intérêt à long terme. Ces derniers auraient dû connaître la tendance inverse, puisque la remontée des taux courts était censée réduire les anticipations inflationnistes. L'initiative de la Fed, a-t-on expliqué, a exercé l'effet d'un catalyseur sur la conscience diffuse qu'entretenaient les marchés de l'imminence d'un correctif nécessaire et du fait que les marges de capacités aux États-Unis étaient devenues très réduites.

Une étude publiée en octobre 1994 dans la lettre de conjoncture de la B.N.P. a suggéré toutefois qu'il n'y a pas de relation automatique entre l'évolution du crédit et le rythme de l'activité économique. C'est ainsi que l'on a pu constater, en 1991, des pentes de sens opposé entre les deux grandeurs. Les auteurs, Nguyen The Van et Philippe Ricarte, ont relevé que la dernière récession a été la cause d'une diminution d'environ 30 p. 100 du taux de croissance du crédit au cours de la période affectée. Le reste s'expliquerait en partie par le ralentissement de l'émission de crédits, inévitable après les hausses de 1987 à 1990. C'est ainsi que l'effondrement du prix des actifs financiers et immobiliers à la fin de la précédente décennie aurait joué un rôle important à cet égard. « Les années 1991-1992 ont été celles du dégonflement de la bulle (financière) et, 1993, celle du désendettement. De plus, l'absence de détérioration des profits des entreprises a joué aussi un rôle „dépressif“ sur l'émission de nouveaux prêts. Enfin, la diminution de l'encours total des crédits reflète les remboursements contractés il y a quatre ou cinq ans, au moment de la phase de surfinancement. »

En tout état de cause, la politique du crédit n'est pas apparue comme une priorité dans la concertation des sept grandes puissances industrialisées. À son sommet de Naples, les 8 et 9 juillet, le G7 a surtout insisté sur la nécessité de réduire les déficits publics. Tous ses membres, d'ailleurs, à l'exception du Japon et de l'Italie, avaient adopté des programmes pluriannuels en ce domaine.

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