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ÉCONOMIE MONDIALE 1994 : l'assainissement à mi-parcours

Le Tiers Monde et l'instabilité des capitaux

La croissance moyenne des pays en développement a été estimée pour 1994 à quelque 5,5 p. 100, un niveau proche de celui de l'année précédente. Ce chiffre recouvrait toujours des situations fort contrastées. L'accroissement spectaculaire des apports de capitaux privés, amorcé en 1989, a continué de se manifester, en faveur des pays ayant su assurer un environnement de stabilité macroéconomique. Ce phénomène, toutefois, était dû en partie au ralentissement de l'activité dans les pays industrialisés, un facteur appelé à disparaître avec le redressement de la conjoncture chez ces derniers. Autre élément d'incertitude, devenu sensible en particulier vers la fin de l'année, ces apports de capitaux privés ont été souvent destinés aux marchés boursiers émergents, dans les pays du Tiers Monde où les possibilités de plus-values apparaissaient considérables. En dehors du caractère vulnérable de ces marchés, qui manquent de transparence et de liquidité, le risque politique n'a généralement pas été pris en compte, là où il existait, par les investisseurs. C'est ainsi que les difficultés financières du Mexique ont provoqué, à la fin de décembre, un vif mouvement de baisse sur la monnaie et les valeurs de ce pays, avant de gagner par contagion les autres places latino-américaines.

Les dix-huit pays membres du Club de Paris ont décidé, le 16 décembre 1994, d'annuler les dettes des pays les plus pauvres dans une proportion pouvant atteindre 67 p. 100 de leur encours total, selon les « termes de Trinidad » conformes aux résolutions du sommet du G7 à Naples. Jusqu'alors, les annulations de dettes publiques ne dépassaient pas 50 p. 100 d'un encours arrivant à échéance sur une période donnée.

La C.N.U.C.E.D. a publié à la mi-février 1994 la première étude de caractère prospectif sur les flux de capitaux consacrés aux investissements directs, prévoyant leur augmentation plus rapide à destination des pays en développement que vers les pays développés. Selon trois scénarios fondés, respectivement, sur l'expérience passée, sur les variables du Projet Link et sur celles que retient le F.M.I., l'étude anticipe, pour la période 1989-1995, des flux en accroissement de 11,3 à 11,8 p. 100 à destination de l'Asie, de 12,2 à 17,9 p. 100 à destination de l'Amérique latine et de 6,3 à 16,3 p. 100 à destination de l'Afrique, alors que la progression pour les pays développés se situerait entre 8,1 et 9,6 p. 100.

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