- 1. Le contrat avec l'Amérique
- 2. La maîtrise de l'inflation
- 3. La remontée du dollar
- 4. La reprise en main de l'aide au développement
- 5. Vers la naissance de l'euro
- 6. Amérique latine : l'intégration à petits pas
- 7. Asie : pragmatisme et coopération
- 8. Incertitudes au Proche-Orient
- 9. Afrique : à la recherche de la rigueur financière
ÉCONOMIE MONDIALE 1995 : vers une redistribution des ressources mondiales
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Amérique latine : l'intégration à petits pas
L'intégration latino-américaine, pour sa part, a marqué le pas en 1995. La dynamique de l'intégration s'est nettement ralentie en Amérique latine, à commencer par celle dont était porteuse l'A.L.E.N.A. (Accord de libre-échange nord-américain), qui semble avoir perdu son pouvoir d'attraction pour les autres pays de la région. Certains observateurs y ont vu la conséquence d'un désenchantement de milieux d'affaires des États-Unis après la nouvelle crise financière au Mexique. Les trois pays participants eux-mêmes, les États-Unis, le Canada et le Mexique, se sont abstenus d'accélérer le désarmement tarifaire entre eux, ainsi qu'il avait été prévu lors de l'entrée en vigueur de l'accord au début de 1994. Toutefois, les ministres du Commerce de trente-quatre pays du continent américain ont lancé le 30 juin un programme de travail devant aboutir à la création d'une zone de libre-échange au plus tard en 2005. Cette décision répondait à l'engagement pris par la réunion au sommet de ces pays les 10 et 11 décembre 1994 à Miami.
Le sommet des pays du Mercosur (Argentine, Brésil, Paraguay et Uruguay) devait en principe déboucher, au début de décembre, sur l'adhésion du Chili. Mais c'est, contre toute attente, la Bolivie qui en est devenue le cinquième membre. Au vrai, Santiago n'a jamais manifesté un grand intérêt pour ce groupement du cône de l'Amérique du Sud. Sa candidature a été interprétée comme une manœuvre destinée à masquer la déception d'un échec auprès de l'A.L.E.N.A., dû à l'opposition du Congrès de Washington. Les exigences chiliennes, notamment en matière agricole, ont été jugées inacceptables par les présidents des quatre pays membres. Ces derniers ont eu, quelques jours plus tard, à l'occasion du sommet de Madrid, la satisfaction de signer un accord commercial avec l'Union européenne.
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Écrit par
- Tristan DOELNITZ : journaliste économique et financier
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