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ÉCONOMIE MONDIALE 1996 : sur la voie de la convergence

L'O.C.D.E. s'ouvre à l'Est

La Corée du Sud est officiellement devenue le vingt-neuvième membre de l'O.C.D.E., le 12 décembre 1996, à la suite de l'accord donné deux mois auparavant par les pays membres. Présentée comme une réponse à la nécessité de donner plus de poids aux économies d'Asie et du Pacifique au sein d'une organisation « trop eurocentrée », cette candidature se justifiait surtout par le remarquable essor industriel du pays du Matin calme. En vue de se conformer aux principes d'ouverture de l'O.C.D.E., le gouvernement coréen avait annoncé, le 13 mai, un plan de libéralisation prévoyant l'ouverture progressive à l'investissement étranger de quarante-sept secteurs d'activité, principalement dans le domaine des services. La mesure a concerné vingt-huit d'entre eux à partir du 1er janvier 1997. Les autres activités, notamment le courtage, l'investissement, l'assurance, l'immobilier et la presse, seront libéralisées pour l'an 2000.

Après l'admission du Mexique en mai 1994, l'O.C.D.E. s'était surtout ouverte aux pays d'Europe centrale et orientale (P.E.C.O.). À la suite de la République tchèque (déc. 1995), la Hongrie et la Pologne y ont fait leur entrée en 1996, le 7 mai et le 22 novembre respectivement. La Slovénie a fait acte de candidature le 14 mars. Les gouvernements de ces pays entendaient ainsi favoriser leur admission dans l'Union européenne. Dans un rapport publié en décembre, la Commission pour l'Europe des Nations unies a toutefois estimé qu'une telle ambition ne pourrait être satisfaite qu'à deux conditions : d'une part, le succès de la Conférence intergouvernementale et, d'autre part, un développement économique suffisant pour affronter la concurrence au sein du marché unique.

Les réformes structurelles sont particulièrement ardues pour les pays anciennement communistes, comme l'indiquait clairement le rapport annuel de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (B.E.R.D.), publié le 4 novembre 1996. La plupart demeurent handicapés par divers dysfonctionnements : retards dans les réformes du système financier – la Russie, la République tchèque, la Lettonie, la Lituanie, le Kirghizstan et, surtout, la Bulgarie ont subi des troubles bancaires sérieux ; collecte de l'impôt affectée d'importantes déficiences, notamment du fait de la fraude ; graves déficits dans le financement des retraites et des investissements.

Les progrès de la transition économique sont contrastés, selon qu'il s'agit de la Russie et des autres ex-républiques soviétiques, d'une part, des P.E.C.O. et des républiques Baltes, de l'autre. Tous les pays de ce second groupe, ou presque, ont connu en 1996 la première décélération de la croissance depuis sa forte progression en 1993. Les principaux facteurs ont été la baisse de régime des exportations à destination de l'Europe occidentale, les politiques budgétaires restrictives – qui, partout sauf en Bulgarie, en Roumanie et en Albanie, ont permis un net ralentissement de l'inflation – et, comme le souligne la B.E.R.D., le fait qu'est désormais achevée la partie la plus facile des réformes, concernant notamment la privatisation des P.M.E. La restructuration des grandes entreprises et du secteur financier prendra beaucoup plus de temps.

Selon l'institution de Londres, la croissance des P.E.C.O. et des États Baltes est revenue de 5,2 p. 100 en 1995 à 4 p. 100, tandis que la baisse du P.I.B. de la Russie et des républiques d'Asie centrale continuait de s'atténuer, de — 4,8 à — 3 p. 100. La Slovaquie, la Slovénie, les trois États Baltes et, bien sûr, les trois nouveaux membres de l'O.C.D.E. sont désormais considérés par la B.E.R.D. comme des pays à économie de marché.[...]

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