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ÉCONOMIE MONDIALE 1996 : sur la voie de la convergence

Moyen-Orient

Le P.I.B. des pays du Moyen-Orient a augmenté, selon l'estimation du F.M.I., de 3,9 p. 100 en 1996, contre 3,6 p. 100 en 1995. La hausse des prix du pétrole a permis à l'Arabie Saoudite et au Koweït de compenser les effets de la rigueur budgétaire. En Égypte, les privatisations et la déréglementation ont contribué à une croissance évaluée à environ 4 p. 100, la plus élevée depuis 1987. En revanche, en Turquie, l'incapacité de mener à bien les réformes projetées a provoqué un ralentissement, réduisant l'expansion économique de 7,5 p. 100 en 1995 à 5 p. 100 en 1996. Même tendance en Israël, en raison de l'atonie de la demande intérieure. Le regain de tension entre ce pays et ses interlocuteurs palestiniens a réduit à peu de chose les « dividendes de la paix », ainsi qu'il est apparu à la conférence économique du Moyen-Orient organisée au Caire à la mi-novembre sous l'égide des États-Unis.

La comparaison des performances des principales économies, d'une part, des divers groupes de pays, de l'autre, a constitué en 1996 un intéressant vivier d'observations pour l'étude économique. Le professeur Jeffrey Sachs, de l'université Harvard, a noté en septembre qu'un ensemble de pays réunissant une population totale de 3,5 milliards d'individus avaient désormais adopté les principes de l'économie capitalistique. Les membres de ce « club » s'engageaient à respecter six principes de base : des échanges internationaux ouverts ; la convertibilité de la monnaie ; la propriété personnelle ; la propriété privée de l'entreprise ; l'ouverture aux investissements étrangers directs ; l'appartenance aux grandes institutions financières internationales.

Ce constat fait, toutefois, la performance des divers participants au système ainsi défini variait selon des données que les économistes s'efforçaient de mettre en lumière. Le début de redressement de l'Afrique constituait-il un phénomène de « rattrapage » conforme au modèle néo-classique ? Le décalage observé entre les P.E.C.O. et les ex-républiques soviétiques était-il une invitation à affiner la « nouvelle théorie de la croissance » (dans la mesure où les données en termes de capital financier et de capital humain étaient au départ comparables) ? Ces deux modèles étant l'un et l'autre conformes à l'essor des « tigres » asiatiques, l'un ou l'autre pouvait-il rendre compte du récent ralentissement de ces derniers ? La thèse de Mancur Olson sur le gaspillage des ressources peut-elle expliquer la faible croissance de l'Europe continentale ? Une seule chose était certaine : la convergence stimulerait la recherche, en simplifiant les comparaisons.

— Tristan DOELNITZ

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