- 1. États-Unis : le « nouveau paradigme » ?
- 2. Une nouvelle étape pour l'Europe
- 3. L'Amérique latine à mi-chemin de la restructuration
- 4. Le redressement encore fragile de l'Afrique subsaharienne
- 5. L'ouverture tardive du Moyen-Orient
- 6. La fin du « miracle » asiatique ?
- 7. Une reprise toujours aléatoire au Japon
ÉCONOMIE MONDIALE 1997 : la crise asiatique
Une nouvelle étape pour l'Europe
« Si l'Union économique et monétaire fonctionne bien pour l'Europe, elle en fera autant pour les États-Unis. Plus la monnaie unique aidera l'Europe à se doter d'une économie robuste, saine et ouverte sur les marchés mondiaux, plus ce projet sera le bienvenu ». Ces propos du sous-secrétaire américain au Trésor Lawrence Summers, le 21 octobre, devant une commission du Congrès, marquaient un revirement de l'attitude de Washington à l'égard de l'Union économique et monétaire (U.E.M.). Eurosceptique à sa manière, l'Amérique craignait qu'un échec du projet n'eût, pour elle-même, des répercussions fâcheuses.
La marche vers la monnaie unique a effectivement constitué le point focal de l'actualité européenne en 1997. La Commission de Bruxelles a estimé en octobre que onze États membres pourraient faire partie du premier « train » de l'euro, à la création de ce dernier le 1er janvier 1999. Faisaient exception les trois pays qui ont réservé leur décision à ce sujet, le Royaume-Uni, la Suède et le Danemark, ainsi que la Grèce, dont les progrès sur le chemin de la convergence étaient encore insuffisants.
L'accord définitif sur le pacte de stabilité et de croissance, qui a permis de boucler le cadrage politique, juridique et technique au dossier de l'euro, a par ailleurs été un des principaux acquis du Conseil européen d'Amsterdam au terme duquel les Quinze ont conclu, le 18 juin, un nouveau traité pour l'Union. Les ministres des Finances ont adopté le 17 novembre à Bruxelles le principe de la création d'un Conseil de l'euro, un organisme informel qui sera chargé de la coordination des politiques économiques après le 1er janvier 1999.
En revanche, les chefs d'État et de gouvernement n'ont pas réussi à s'entendre sur la réforme des institutions préalable au futur élargissement à l'Est. Ils ont toutefois entériné le 13 décembre à Luxembourg la proposition de la Commission d'ouvrir des négociations en vue de l'adhésion de six pays : la Hongrie, la Pologne, l'Estonie, la République tchèque, la Slovénie et Chypre. Dans un deuxième temps, les pourparlers pourront s'engager avec la Bulgarie, la Lettonie, la Lituanie, la Roumanie et la Slovaquie. Ces choix répondaient aux critères adoptés au Conseil européen de Copenhague en 1992 : des institutions stables garantissant la démocratie, la primauté du droit, les droits de l'homme, le respect et la protection des minorités (ce qui a écarté une fois de plus la candidature de la Turquie), l'existence d'une économie de marché viable à l'intérieur de l'Union et la capacité de souscrire aux objectifs de l'Union politique, économique et monétaire.
Dans ses prévisions économiques d'automne, la Commission a estimé la croissance du P.I.B. de l'Union européenne (U.E.) à 2,6 p. 100 en 1997 (soit 0,2 point de plus que dans le rapport de printemps), contre 1,8 p. 100 en 1996. « L'inflation, soulignai-t-elle, devrait rester maîtrisée, légèrement au-dessus de 2 p. 100 en moyenne dans l'U.E., tandis que la convergence continue de s'améliorer ».
Les progrès ont été particulièrement sensibles dans le domaine des finances publiques : le déficit budgétaire moyen au sein de l'U.E. est revenu d'un sommet de 6,4 p. 100 du P.I.B. en 1993 à 4,3 p. 100 en 1996 et à une estimation de 2,7 p. 100 pour 1997. Au cours de cette année, treize États membres ont enregistré un déficit ne dépassant pas 3 p. 100, conformément à la norme du traité de Maastricht. Seules la France, avec 3,1 p. 100, et la Grèce, avec 4,2 p. 100, n'ont pu s'y conformer.
Parallèle franco-allemand
L'économie allemande a présenté en 1997 un contraste entre le dynamisme du secteur exportateur[...]
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Écrit par
- Tristan DOELNITZ : journaliste économique et financier
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