- 1. États-Unis : le « nouveau paradigme » ?
- 2. Une nouvelle étape pour l'Europe
- 3. L'Amérique latine à mi-chemin de la restructuration
- 4. Le redressement encore fragile de l'Afrique subsaharienne
- 5. L'ouverture tardive du Moyen-Orient
- 6. La fin du « miracle » asiatique ?
- 7. Une reprise toujours aléatoire au Japon
ÉCONOMIE MONDIALE 1997 : la crise asiatique
L'Amérique latine à mi-chemin de la restructuration
Le sous-continent latino-américain a continué de bénéficier en 1997 d'une reprise économique qui était la troisième, depuis la crise de l'endettement commencée en 1982, à faire suite à un ralentissement cyclique. Dans ses Perspectives de l'économie mondiale, le F.M.I. a souligné que la remontée de l'activité en 1996-1997 a été similaire à celles de 1984-1985 et 1991-1992. La croissance a été estimée dans le rapport de décembre de cette institution à 5,2 p. 100, contre 3,5 p. 100 en 1996 et ce redressement s'est accompagné d'une diminution de l'inflation.
Les deux grandes économies de la région, celles du Brésil et de l'Argentine, ont continué de bénéficier de leurs programmes de stabilisation, mais ces succès n'ont pas été isolés, la quasi-totalité des pays de la région ayant accompli d'importants progrès en ce domaine.
La bonne performance d'ensemble a été attribuée à la discipline imposée à la politique financière, à la réforme des régimes de retraite, à la désindexation des salaires, à la restructuration et à la privatisation des entreprises publiques. Les échanges extérieurs ont bénéficié d'une réduction des barrières non tarifaires, d'une baisse et d'une moindre dispersion des tarifs douaniers.
Selon les experts internationaux, des progrès étaient encore attendus de la « deuxième génération de réformes », concernant la pertinence des dépenses publiques, la transparence et l'application équitable du dispositif réglementaire, la flexibilité du marché du travail et la restructuration du système bancaire. Cependant, le creusement des déficits des balances courantes, financés par un montant record de capitaux étrangers et accompagnés de surévaluations des devises locales, était porteur de risques pour l'avenir.
Ces derniers se sont manifestés au Brésil dans le sillage de la crise en Asie. L'économie du pays ayant été rendue vulnérable par des déficits excessifs sur les plans budgétaire et commercial (10 milliards de dollars, en ce dernier domaine, sur les dix premiers mois de l'année), on a pu observer le phénomène inverse de « l'effet tequila » consécutif à la crise mexicaine de 1995 : les investisseurs affectés par la baisse des bourses asiatiques ont vendu, pour récupérer des liquidités, leurs actions sur la place de São Paulo.
Pour faire face à la spéculation contre le real, la Banque du Brésil a doublé les taux d'intérêt le 30 octobre, les portant à plus de 40 p. 100 Mais cette mesure était préjudiciable à l'activité économique et se révéla en outre inefficace. En quelques semaines la Banque centrale dut consacrer quelque 8 milliards de dollars à la défense de la monnaie. Le gouvernement changea alors de tactique, annonçant le 10 novembre une série de mesures budgétaires destinées à réduire le déficit de 18 milliards de dollars : relèvement d'environ 10 points de la plupart des taux de l'impôt sur le revenu, réduction des abattements fiscaux, hausses des taxes sur les carburants, les voyages aériens et les boissons alcoolisées.
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Écrit par
- Tristan DOELNITZ : journaliste économique et financier
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