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ÉCONOMIE MONDIALE 1999 : la fin des turbulences ?

L'économie japonaise prise dans la trappe dépressive

Après quatre trimestres consécutifs de recul de l'activité, l'économie japonaise s'est redressée au premier semestre 1999, sous l'effet principalement des mesures vigoureuses de relance budgétaire adoptées en 1998. Toutefois, le relais attendu de la demande privée ne se manifestait toujours pas dans la seconde moitié de l'année. La consommation des ménages reste déprimée par la montée du chômage et la baisse des salaires tandis que l'investissement privé demeure inhibé par la faiblesse de la demande intérieure, l'ampleur des capacités de production en excès et la situation financière dégradée des entreprises. La meilleure tenue des marchés extérieurs a certes contribué à suppléer à la demande publique. Cet effet est cependant fortement modéré par l'appréciation du yen. L'activité se contractait à nouveau au troisième trimestre, avec l'épuisement des effets mécaniques d'expansion budgétaire.

Dans ces conditions, la politique économique n'a d'autre choix que de rester fortement expansionniste. Les marges de manœuvre monétaires étant épuisées avec des taux d'intérêt à court terme nuls depuis mars, la politique budgétaire devrait encore être sollicitée en 2000 pour tenter de parer à toute rechute. Dans ce domaine aussi, toutefois, les moyens d'action s'épuisent rapidement. Avec un déficit budgétaire de l'ordre de 10 p. 100 du P.I.B. en 1999 et vraisemblablement autant en 2000, la dette publique tend à s'accroître de façon vertigineuse. De 75 p. 100 du P.I.B. en 1993, elle est passée à 130 p. 100 en 1999, soit la situation la plus dégradée de tous les pays industrialisés. Compte tenu du vieillissement rapide de la population, l'assainissement des finances publiques ne pourra guère être différé très longtemps, ce qui signifie que le nouveau plan de relance programmé pour 2000 pourrait bien être le dernier avant longtemps. Faute de degré de liberté supplémentaire en matière de politique conjoncturelle, le Japon se trouve condamné à promouvoir de nouvelles réformes structurelles, autrement dit à ouvrir son économie aux capitaux étrangers, processus qui semble désormais clairement engagé.

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Écrit par

  • : maître assistant à l'université Bar-Ilan (Israël), département de sciences politiques et relations internationales

Classification

Média

Manifestation antimondialiste - crédits : Pascal Le Segretain/ Sygma/ Getty Images

Manifestation antimondialiste