- 1. Les États-Unis ont été le fer de lance de la croissance
- 2. La croissance japonaise a créé la surprise
- 3. La croissance européenne est globalement restée en panne
- 4. Les pays émergents ont fortement pâti du SRAS en début d'année
- 5. Pétrole et finance : à la hausse
- 6. Vers une reprise générale ?
- 7. Bibliographie
ÉCONOMIE MONDIALE 2003 : une économie mondiale dans la tourmente
Les pays émergents ont fortement pâti du SRAS en début d'année
À l'image de nombreux pays industrialisés, le monde émergent a connu un creux d'activité en début d'année 2003. L'Asie du Sud-Est a pâti au printemps de l'épidémie de SRAS, cause d'une détérioration de la confiance des agents et d'une baisse des recettes issues du tourisme. Dans beaucoup de pays de la zone, l'activité s'est contractée au printemps. Par ailleurs, le maintien de la forte demande américaine en ordinateurs n'a pas stimulé autant que l'année précédente les ventes d'ordinateurs des entreprises asiatiques : de ce fait, la reprise du cycle électronique est apparue plus tardivement dans les pays traditionnellement spécialisés dans ce secteur (Corée du Sud, Taïwan, Singapour). La Chine n'en aura pas moins affiché une croissance très dynamique en 2003, alimentée en partie par la demande américaine. Ce point a d'ailleurs entretenu le débat sur la nécessité ou non d'une appréciation du yuan chinois. La Chine a aussi confirmé son poids croissant dans le commerce mondial, avec une hausse massive de ses importations, de l'ordre de 40 p. 100 sur les neuf premiers mois de l'année.
L' Amérique latine a su, d'une certaine manière, tirer son épingle du jeu, en résolvant un certain nombre de tensions locales. L'embellie conjoncturelle amorcée fin 2002 en Argentine s'est cristallisée dans les bons résultats du premier trimestre (près de 2,5 p. 100 de croissance), tandis que la situation politique au Venezuela a fini par se normaliser, atténuant au passage une des sources des tensions sur les marchés pétroliers. L'économie brésilienne a évité la crise mais a continué de pâtir d'une politique monétaire particulièrement restrictive, le taux directeur de la banque centrale restant à un niveau très élevé.
Les Pays d'Europe centrale et orientale ont fait preuve d'une bonne résistance de leur consommation privée, favorisée par des hausses de salaires, notamment dans le secteur public, et par une diminution de l'inflation qui a redonné du pouvoir d'achat aux ménages. En avril 2003, les 15 États membres de l'Union et les 10 pays destinés à en faire partie en 2004 ont ratifié à Athènes le traité d'élargissement.
Dans la lignée du sommet de Doha en 2001, le sommet de Cancún, en septembre 2003, s'annonçait comme une très ambitieuse conférence ministérielle de l'Organisation mondiale du commerce (O.M.C.). La réunion devait notamment permettre de faire avancer la libéralisation de la circulation des produits agricoles et industriels (notamment textiles) ou encore celle des services (15 des 40 plus gros exportateurs mondiaux de services étant des pays en développement). La conférence a vu l'Inde, la Chine et le Brésil faire alliance pour peser davantage face aux principaux pays industrialisés. Mais les négociations multilatérales ont échoué, en raison notamment des difficultés rencontrées pour aboutir à une date effective de réduction des entraves au commerce de biens agricoles.
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Écrit par
- Nicolas SAGNES : B.N.P.-Paribas
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Médias