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ÉCONOMIE MONDIALE 2003 : une économie mondiale dans la tourmente

Pétrole et finance : à la hausse

Guerre d'Irak - crédits : Ramzi Haidar / AFP

Guerre d'Irak

L'évolution des marchés pétroliers a été bien entendu marquée par les événements en Irak. Le prix du pétrole a poursuivi jusqu'en mars 2003 une ascension débutée à la fin de 2001. Les marchés ont notamment appliqué au cours du pétrole brut une prime dite « de guerre », de l'ordre de 5 dollars par baril, censée refléter la possibilité de tensions sur l'offre en cas de conflit prolongé. Quelques tensions physiques se sont aussi manifestées : les capacités de production ont été amputées par les effets de la grève de décembre au Venezuela, tandis que la demande, quant à elle, était dopée par un hiver particulièrement rigoureux dans l'hémisphère Nord, ainsi que par l'arrêt de certaines centrales nucléaires au Japon. Une fois les opérations engagées en Irak, la prime de guerre s'est évanouie et le cours a chuté ; cela a ouvert la voie à un retour vers le prix d'équilibre physique estimé autour de 25 dollars le baril. Mais, dans un contexte géopolitique toujours incertain, les prix du pétrole sont repartis à la hausse dès l'été pour atteindre prés de 30 dollars le baril en fin d'année.

Les conditions financières se sont cependant globalement éclaircies. Après avoir salué la levée de l'hypothèque irakienne au printemps, les bourses ont remonté depuis lors, enregistrant sur l'ensemble de l'année des progressions significatives. À Paris, le CAC 40 a ainsi gagné plus de 16 p. 100, tandis qu'à New York le Dow Jones et le Nasdaq bondissaient respectivement de plus de 25 p. 100 et de plus de 50 p. 100. Par ailleurs, les spreads (primes de risque) des marchés d'obligations des entreprises se sont nettement détendus, ce qui a quelque peu relancé les financements par émissions obligataires.

Le marché obligataire (des emprunts d'État) s'est caractérisé par le repli des taux longs au premier semestre, lesquels ont atteint des niveaux particulièrement bas en juin. Ce mouvement a résulté de la diminution des taux courts, mais aussi du ralentissement des prix et de perspectives de croissance mitigées. Les investisseurs se sont ainsi reportés sur les marchés obligataires souverains, provoquant un mouvement de fuite vers la liquidité (flight to quality). Par la suite, les espoirs de reprise aux États-Unis se sont traduits par une remontée des taux longs : les taux à dix ans ont globalement augmenté de près de 150 points de base entre mai et septembre. Ce mouvement a aussi été favorisé par l'abandon du scénario déflationniste initialement redouté par la Réserve Fédérale.

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Guerre d'Irak - crédits : Ramzi Haidar / AFP

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